Genève reste un pôle économique clé, attirant chaque année des milliers de travailleurs frontaliers. En 2024, ce phénomène s’est intensifié, avec près de 25 000 nouveaux permis G délivrés, confirmant une demande croissante de main-d’œuvre. Ce record met en lumière la place centrale qu’occupent les frontaliers dans des secteurs essentiels à l’économie locale.
Cette situation n’est pas sans conséquences. La hausse constante du nombre de travailleurs transfrontaliers pose des défis en matière de mobilité, de logement et de cohésion sociale dans le Grand Genève, qui s’étend bien au-delà des frontières suisses.
Une évolution marquante dans la mobilité des frontaliers
D’après les données publiées par l’Office cantonal de la statistique (Ocstat), Genève a franchi un seuil symbolique en 2024 avec 24 835 nouveaux titulaires de permis G. Ce chiffre marque une progression pour la troisième année consécutive au-delà des 20 000 inscriptions.
Le profil des nouveaux travailleurs frontaliers montre une prédominance des jeunes actifs âgés de 20 à 34 ans, qui représentent 61 % des inscrits. Les hommes constituent également une majorité, avec 60 % des effectifs. En termes géographiques, les deux tiers résident en Haute-Savoie, tandis que 19 % habitent dans l’Ain. Une proportion non négligeable, représentant 14 %, vient de départements français plus éloignés, parmi lesquels on compte 132 Parisiens.
Autre fait marquant : environ 600 nouveaux frontaliers sont d’anciens résidents genevois qui ont choisi de s’installer dans des communes françaises voisines tout en conservant leur emploi à Genève. Ce phénomène illustre un déplacement progressif des résidents étrangers vers des zones plus abordables en termes de coût de vie.
Des secteurs économiques très dépendants
Certains secteurs d’activité apparaissent comme particulièrement tributaires des travailleurs frontaliers. En tête, on retrouve la restauration, avec 1 917 nouveaux emplois occupés en 2024, suivie de près par les domaines de la santé et de l’action sociale (1 891), du commerce de détail (1 635) et de la construction (1 258). Ces chiffres soulignent l’importance des frontaliers pour répondre aux besoins de secteurs clés pour Genève.
Les agences de placement, quant à elles, continuent de jouer un rôle crucial dans cette dynamique. Elles ont recruté 5 404 frontaliers, bien que l’Office cantonal de la statistique précise ne pas disposer de données sur les secteurs précis où ces travailleurs ont été affectés.
Ce mouvement transfrontalier souligne l’interdépendance économique entre Genève et les régions voisines, tout en posant des questions sur les infrastructures nécessaires pour soutenir cette croissance. Les statistiques complètes sur les effectifs des frontaliers actifs seront disponibles en février 2025, pour une vue d’ensemble encore plus précise.