Le gouvernement genevois a décidé de mettre un terme à la scolarisation des enfants frontaliers, résidant en France voisine, dans les établissements du canton. Une mesure qui prendra effet dès la rentrée 2026, et qui provoque une vive réaction du côté français.
Cette décision, annoncée par le Conseil d’État de Genève, concerne à terme quelque 2000 élèves. Le maire d’Annemasse, Christian Dupessey, dénonce une mesure brutale prise sans concertation préalable, soulignant son impact sur les familles et les services publics français.
Une décision unilatérale du Conseil d’État
Le 12 juin, le Conseil d’État genevois a annoncé vouloir mettre fin au régime transitoire qui permettait jusqu’ici à des enfants vivant en France voisine d’être scolarisés dans les écoles publiques du canton.
Cette suppression prendra effet dès la rentrée 2026 pour environ 350 élèves concernés dans un premier temps. La mesure sera ensuite généralisée à l’ensemble des élèves frontaliers, soit près de 2000 jeunes.
D’après Watson, cette décision s’inscrit dans la continuité d’un principe posé en 2018, selon lequel les élèves doivent être scolarisés dans leur lieu de résidence.
Réactions françaises : une gouvernance transfrontalière remise en cause
Christian Dupessey, maire d’Annemasse et président du Pôle métropolitain du Genevois français, a exprimé une forte opposition à cette décision, qualifiée de brutale.
Dans un communiqué relayé par le média helvétique, il déplore l’absence de concertation préalable avec les autorités françaises et alerte sur les conséquences pour les familles concernées.
Il rappelle également que le territoire du Genevois français est déjà sous tension en raison du coût élevé de la vie, de la forte attractivité de la Suisse et des difficultés de logement pour les salariés rémunérés en euros. Selon lui, cette mesure va à l’encontre des principes de coopération établis dans le cadre du Grand Genève.
Pression démographique et manque de place dans les écoles
Le Conseil d’État justifie cette décision par la pression démographique croissante et le manque de places disponibles dans les écoles genevoises. Actuellement, 1195 élèves frontaliers sont scolarisés dans le canton, dont 738 dans le primaire et 457 dans le cycle d’orientation.
Près de 85 % de ces élèves sont de nationalité suisse, bien qu’ils résident en France. Le gouvernement cantonal entend désormais recentrer les capacités d’accueil sur les enfants résidant sur le territoire cantonal.








