Le tissu international de Genève joue un rôle central dans l’économie du canton. Pourtant, selon la Radio Télévision Suisse (RTS), le retrait des financements américains a mis de nombreuses organisations dans une situation critique. Cette baisse brutale et imprévisible contraint plusieurs ONG à licencier ou à ne plus pouvoir payer leurs employés.
D’après Delphine Bachmann, conseillère d’État en charge du Département de l’économie et de l’emploi (DEE), des annonces de licenciements collectifs ont déjà été faites, affectant plusieurs dizaines de personnes. Face à cette détérioration rapide, Nathalie Fontanet, responsable du Département des finances, des ressources humaines et des affaires extérieures, insiste sur la nécessité d’une intervention rapide.
Un plan d’urgence pour préserver les emplois, une restructuration nécessaire pour l’avenir
Pour éviter un effondrement du secteur, le Conseil d’État genevois a élaboré un plan d’urgence sous la forme d’un projet de loi soumis au Grand Conseil. Ce plan prévoit une aide financière à fonds perdus de 10 millions de francs, permettant aux employés exclus du chômage partiel de percevoir un salaire pendant trois mois.
« Il s’agit de nous donner un peu de temps », explique Delphine Bachmann, qui reconnaît toutefois le caractère transitoire de cette mesure. Cette aide immédiate vise à limiter les licenciements et à stabiliser le secteur dans l’attente de solutions plus durables.
Si l’aide immédiate constitue une réponse d’urgence, le gouvernement genevois prépare aussi une réforme structurelle pour accompagner les ONG et organisations internationales dans un contexte économique en mutation. Un instrument financier spécifique est à l’étude, permettant de recueillir des fonds auprès de divers partenaires et de les allouer à une transformation du secteur. Ce dispositif dépendra du soutien des entités privées et publiques intéressées.
La Confédération ne prévoit pas d’intervention directe
Alors que Genève tente de limiter les dégâts, la Confédération suisse exclut toute prise en charge des pertes causées par la réduction des financements étrangers. Interrogée sur ce sujet, la conseillère fédérale Karin Keller-Sutter a affirmé que « ce n’est pas le rôle de la Suisse de combler les lacunes créées ou pouvant être créées par les États-Unis ». Elle a également rappelé que le Parlement fédéral a lui-même réduit son budget international pour 2025, redéfinissant ses priorités et réduisant certaines allocations financières.
Face à ces restrictions, le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) salue néanmoins les mesures prises par Genève, soulignant leur importance pour le maintien des activités des organisations internationales. Il précise qu’il échange actuellement avec ses partenaires suisses afin d’évaluer l’impact du gel des paiements américains sur les projets en cours. L’objectif est d’identifier d’éventuelles actions pour éviter des répercussions trop importantes sur les populations concernées.