Genève en crise : les coupes budgétaires américaines mettent des centaines d’emplois en péril

Genève, centre de coopération mondiale, est en crise à cause des coupes budgétaires de Trump, menaçant emplois et missions humanitaires.

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Genève Internationale
Genève en crise : les coupes budgétaires américaines mettent des centaines d’emplois en péril | Econostrum.info - Suisse

Depuis plusieurs mois, la Genève internationale traverse une période critique, exacerbée par les décisions de l’administration américaine, qui affectent de manière significative l’économie et l’équilibre de la ville.

Les réductions des financements en provenance des États-Unis, combinées aux tensions géopolitiques actuelles, ont des répercussions majeures sur les nombreuses ONG et organisations internationales basées à Genève. Le canton et la Confédération peinent à trouver des solutions concrètes pour soutenir un secteur vital pour la diplomatie et l’économie suisse, rapporte Blick.

Des coupes budgétaires américaines qui menacent l’équilibre de Genève

Depuis l’élection de Donald Trump, la politique étrangère américaine a pris un tournant qui affecte particulièrement les organisations humanitaires et de coopération internationale. L’un des impacts les plus directs de ces changements a été la réduction drastique des financements pour l’aide au développement. Cette décision a des répercussions sur Genève, qui abrite de nombreuses ONG cruciales pour l’aide humanitaire mondiale. Plusieurs d’entre elles sont désormais confrontées à des difficultés financières qui compromettent leurs missions.

En janvier 2025, l’annonce du retrait des États-Unis de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a marqué un nouveau coup dur pour la Genève internationale. Parallèlement, un gel des paiements des agences américaines, incluant des fonds alloués à l’aide humanitaire, a été mis en place pour une durée de 90 jours.

Ces mesures concernent un budget colossal de 40 milliards de dollars et affectent directement les ONG opérant à Genève, notamment dans des zones de crise humanitaire. Cette situation a intensifié la fragilité du système d’aide international basé à Genève, indique Blick.

L’incapacité de la Suisse à répondre rapidement à la crise

Face à l’urgence, le canton de Genève a proposé un crédit d’aide pour soutenir les ONG et éviter des licenciements massifs. Cependant, cette initiative n’a pas été approuvée par le Parlement genevois, faute de la majorité des deux tiers requise. Cette décision a retardé l’application immédiate de l’aide nécessaire.

De plus, l’Union démocratique du Centre (UDC) a annoncé son intention de lancer un référendum contre cette mesure, prolongeant ainsi l’incertitude et la crise. La situation s’aggrave chaque jour, mais la Confédération suisse reste largement en retrait, sans mesures concrètes pour soutenir Genève face à cette crise internationale, souligne le média helvétique.

L’absence d’action fédérale dans cette situation critique soulève des interrogations sur le rôle de la Suisse en tant qu’État hôte des organisations internationales. La conseillère nationale des Vert-e-s, Christine Badertscher, a exprimé sa préoccupation en soulignant que le gouvernement suisse devait défendre fermement la Genève internationale et son rôle clé dans la coopération au développement. Le gouvernement fédéral, cependant, a renvoyé la question à l’été, ce qui laisse la ville de Genève dans l’incertitude, rapport la source.

La Genève internationale, un pilier économique et diplomatique sous pression

La Genève internationale est un acteur majeur dans la diplomatie mondiale et un pilier économique essentiel pour la Suisse. Avec plus de 30 000 emplois et près de 60 organisations internationales, la ville joue un rôle central dans les négociations internationales et les missions de paix.

De plus, les organisations internationales présentes à Genève contribuent considérablement à l’économie locale, en versant des salaires, en souscrivant à des assurances et en alimentant les caisses de pension suisses. Cependant, la pression exercée par les coupes budgétaires et la réduction des financements affecte l’ensemble de ce système.

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), fondé en 1863, et l’ONU, fondée dans les années 1940, sont parmi les institutions les plus emblématiques présentes à Genève. Ces organisations ont permis à la ville de s’imposer comme une plaque tournante de la diplomatie internationale. Pourtant, ce statut est désormais mis en danger. L’affaiblissement des financements publics, conjugué aux choix politiques controversés des États-Unis, fragilise cet équilibre.

Le politicien de l’UDC, Roland Rino Büchel, a exprimé sa position en suggérant que la Suisse ne devrait pas intervenir davantage et que Genève devait se recentrer sur une gestion plus efficace de ses ressources. Toutefois, cette opinion est loin de faire l’unanimité, comme le montrent les appels à l’action des Vert-e-s et d’autres partis politiques. Genève se retrouve ainsi à un tournant décisif de son histoire, précise Blick.

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