La pénurie d’infirmiers à Genève atteint un niveau alarmant. Actuellement, seuls 114 professionnels sont formés chaque année, alors qu’il en faudrait 250 pour répondre aux besoins du système de santé. Cette situation, exacerbée par des conditions de travail éprouvantes et des départs massifs de la profession, met en péril la qualité et la continuité des soins dans le canton.
Pour lutter contre cette crise, Genève a instauré depuis 2024 des bourses d’études ciblées pour les étudiants en soins infirmiers. Ce soutien financier, cumulable avec d’autres aides, vise à rendre la formation plus accessible et à encourager les jeunes à s’engager dans ce métier crucial. Avec ces mesures, le canton espère non seulement attirer davantage d’étudiants, mais également réduire les abandons et prolonger la durée de pratique des soignants en poste.
Une crise de recrutement qui perdure
Depuis plusieurs années, Genève peine à former suffisamment d’infirmiers pour répondre à la demande croissante en personnel soignant. En 2023, la Haute École de santé (HEdS) n’a formé que 114 diplômés, un chiffre bien inférieur aux 250 nécessaires pour satisfaire les besoins du canton. Cette pénurie résulte non seulement d’un nombre insuffisant d’inscriptions, mais aussi d’abandons massifs durant les études, un problème aggravé par la perte d’attractivité de la profession. Anne Hiltpold, conseillère d’État, souligne que les professionnels quittent souvent leur poste après seulement cinq à sept ans, laissant un vide difficile à combler.
Pour faire face à cette situation, le canton de Genève s’appuie sur l’initiative fédérale « pour des soins infirmiers forts », adoptée en 2021. Cette initiative encourage les cantons à prendre des mesures locales pour améliorer la formation et fidéliser les soignants.
Un soutien financier inédit pour attirer les étudiants
Pour inverser la tendance, Genève a instauré un programme de bourses d’études ciblées selon les besoins financiers des étudiants. Les montants varient entre 500 francs pour les étudiants vivant chez leurs parents, 1500 francs pour ceux en couple, et jusqu’à 3000 francs pour les célibataires. Ces aides couvrent une période de dix mois par an pendant toute la durée du Bachelor.
Les bourses sont accessibles aux étudiants domiciliés à Genève, aux frontaliers, ou à ceux ayant un parent frontalier. Le financement, partagé entre le canton et la Confédération, représente un budget de 3,4 millions de francs sur quatre ans. En complément, Genève propose des cursus flexibles à temps partiel ou en emploi, afin de mieux s’adapter aux contraintes des étudiants et de réduire les abandons, qui atteignaient 35 % en 2021.
Avec ces mesures, Genève ambitionne d’attirer davantage d’étudiants et d’atteindre 600 inscrits en soins infirmiers d’ici 2028, contre 535 en 2024. Cette stratégie vise également à redonner à la profession l’attrait qu’elle mérite, en répondant aux enjeux sanitaires du canton.
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