Secteur, âge, salaire… Qui sont les frontaliers français travaillant en Suisse ?

Avec 224 298 travailleurs français exerçant en Suisse, les frontaliers représentent plus de la moitié des effectifs transfrontaliers du pays. Une étude de l’Urssaf Franche-Comté révèle leur profil, leur secteur d’activité et leur répartition géographique. Quels sont les parcours, les salaires et les choix de couverture sociale de ces travailleurs ?

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Frontaliers
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En 2023, la Suisse comptait 395 298 travailleurs frontaliers, dont 57 % résidaient en France. Cette part ne cesse d’augmenter, avec une progression de 5 % des salariés et 9 % des indépendants depuis 2022. L’attrait pour le marché du travail suisse, notamment en raison des niveaux de rémunération et des opportunités professionnelles, explique cette tendance à la hausse.

La répartition géographique des frontaliers montre une forte concentration dans les départements frontaliers français, en particulier en Haute-Savoie et dans l’Ain, où résident respectivement 74 % et 19 % des travailleurs exerçant à Genève. Dans certaines communes du Genevois, plus d’un salarié sur deux travaille en Suisse, un taux qui peut dépasser 60 %.

Un profil type et des disparités salariales

Selon Tribune de Genève, l’étude permet de dresser le portrait type du travailleur frontalier. Il s’agit d’un homme de 42 ans, salarié à Genève, habitant en Haute-Savoie et parcourant en moyenne 32 km pour se rendre à son travail.

Les niveaux de rémunération varient selon les régions de résidence. Le revenu fiscal de référence individualisé (RFRI) moyen est de 55 472 euros (52 305 francs suisses), mais il existe des écarts significatifs. Les travailleurs de l’Ain et de la Haute-Savoie perçoivent un RFRI pouvant atteindre 61 808 euros, contre 43 939 euros dans le Territoire de Belfort. Cette différence s’explique en partie par la nature des secteurs d’activité dominants dans chaque zone.

Une répartition inégale selon les cantons et les secteurs

Près de la moitié des travailleurs frontaliers exercent dans le canton de Genève, tandis que 20 % travaillent dans le canton de Vaud et 8 % à Bâle-Ville. Les secteurs d’activité varient selon les régions et les compétences recherchées.

Les frontaliers sont principalement employés dans l’industrie, l’administration, le commerce, la santé et les domaines techniques. Toutefois, dans le Territoire de Belfort, l’industrie est particulièrement dominante, avec une présence quatre fois plus importante que dans les départements limitrophes de Genève. Cette orientation économique se reflète aussi dans les niveaux de rémunération, plus élevés en Haute-Savoie et dans l’Ain, où l’emploi est davantage tourné vers des services à forte valeur ajoutée.

Le secteur de la santé semble moins représenté qu’on pourrait le penser. Une partie des travailleurs médicaux étant employés en intérim à Genève, ils sont comptabilisés dans la catégorie des activités de services administratifs et de soutien, ce qui fausse leur réelle présence dans le domaine médical.

Un choix d’affiliation en mutation

L’augmentation du nombre de frontaliers s’accompagne d’une baisse des affiliations à la sécurité sociale française, au profit de la LAMal suisse. Ce basculement pourrait être lié à un manque d’attractivité du système français pour les travailleurs à hauts revenus.

Les résultats de l’étude confirment la place essentielle des frontaliers français dans le marché du travail suisse. Avec une répartition géographique marquée et des écarts de rémunération significatifs, leur présence façonne l’économie transfrontalière et évolue au gré des dynamiques du marché de l’emploi.

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