Les propriétaires de voitures électriques à Fribourg font face à une forte hausse d’impôts en 2025. La révision des critères énergétiques de la Confédération et l’actualisation annuelle des données dans le canton entraînent des augmentations allant jusqu’à 70 %.
Cette situation soulève des questions sur l’équilibre entre incitation écologique et équité fiscale. Entre incompréhensions et justifications officielles, le débat s’anime.
Une révision des critères énergétiques en cause
En 2025, le canton de Fribourg a appliqué les nouvelles étiquettes énergie de la Confédération, qui fixent des standards plus stricts pour évaluer l’efficacité énergétique des véhicules. Contrairement à d’autres cantons, Fribourg actualise chaque année les classifications énergétiques des voitures, entraînant des variations significatives dans la taxation. Cette année, environ 4500 véhicules électriques, autrefois classés A, ont été rétrogradés à des catégories inférieures comme B ou C, supprimant ainsi les rabais fiscaux associés. Ces changements ont particulièrement touché les modèles de milieu de gamme, qui représentaient jusqu’ici un compromis économique pour les ménages souhaitant adopter une mobilité plus durable.
Selon Marc Rossier, directeur de l’Office de la circulation et de la navigation (OCN), ce choix est justifié par une volonté de coller à la réalité énergétique et d’éviter une taxation gelée. Il estime qu’un système rigide aurait conduit à des augmentations globales des impôts à long terme. Cependant, les automobilistes concernés dénoncent une approche perçue comme précipitée et déconnectée des promesses faites pour favoriser la transition énergétique.
Les critiques face à une transition écologique compromise
La hausse des impôts a surpris de nombreux propriétaires de voitures électriques, un segment jusque-là encouragé pour ses faibles émissions de CO2. À Fribourg, les véhicules électriques bénéficient d’un rabais de 30 % sur leur taxe de circulation, avec un bonus supplémentaire pour ceux classés A. Mais ces avantages deviennent difficiles à maintenir dans un contexte de critères plus sévères. Avec la révision des classifications, plusieurs modèles populaires, auparavant éligibles à des réductions, se retrouvent désormais dans des catégories moins avantageuses. Pour les familles et les petites entreprises ayant investi dans ces véhicules, cette évolution se traduit par une perte financière significative.
Certains, comme l’Association transport et environnement (ATE), approuvent cette rigueur en affirmant qu’elle pourrait influencer positivement les choix des consommateurs. Ces derniers pourraient ainsi se tourner davantage vers des véhicules affichant des performances énergétiques exemplaires. Néanmoins, pour des propriétaires comme Schneeberger, l’augmentation représente un frein : « Avec des taxes aussi élevées, qui voudra encore acheter des voitures électriques ? » Cette question pose un défi aux décideurs, contraints de trouver un équilibre entre incitation écologique et équilibre budgétaire. La situation illustre également les limites des systèmes de bonus-malus lorsque les critères d’évaluation sont révisés sans consultation préalable des utilisateurs.