Frais vétérinaires : Les progrès médicaux plongent les propriétaires suisses dans l’endettement

Les frais vétérinaires en Suisse augmentent rapidement, forçant certains propriétaires d’animaux à faire face à un dilemme moral et financier.

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Frais vétérinaires : Les progrès médicaux plongent les propriétaires suisses dans l’endettement | Econostrum.info - Suisse

Autrefois, la décision d’euthanasier un animal malade était prise rapidement, mais aujourd’hui, avec les progrès de la médecine vétérinaire, de nombreux propriétaires investissent une somme importante pour comprendre la maladie de leur animal et trouver une solution. En effet, ce qui semblait inconcevable il y a quelques années est désormais possible, comme les chimiothérapies ou les prothèses de hanches pour les animaux. Cependant, ces traitements sont loin d’être accessibles à tous.

L’exemple de la famille Liprani, cité par Blick, est frappant : leur chat Simba souffre de graves problèmes de santé, nécessitant de multiples examens, dont une IRM, ainsi que des traitements coûteux. Le montant total des soins s’élève déjà à 7000 francs, et la famille prévoit un montant final d’environ 10 000 francs pour sauver leur compagnon.

Cette somme est bien au-delà des moyens de nombreux propriétaires. Face à cette situation, Alex Liprani et sa compagne ont lancé une collecte de fonds en ligne, comme c’est le cas pour plusieurs autres familles confrontées à des dépenses vétérinaires astronomiques. Des plateformes comme GoFundMe sont devenues un recours pour de nombreux propriétaires d’animaux qui n’ont pas d’autre option que de se tourner vers les dons pour financer les soins de leurs animaux, explique Blick.

Les progrès de la médecine vétérinaire : une avancée à double tranchant

Les avancées récentes en médecine vétérinaire ont permis de proposer des traitements de plus en plus sophistiqués, notamment des chimiothérapies, des prothèses de hanches, et même des chirurgies esthétiques pour animaux. Si ces traitements permettent d’améliorer la qualité de vie de certains animaux, ils sont loin d’être sans controverse. Les vétérinaires et les organisations de protection des animaux pointent notamment l’absence de lien avec le bien-être animal pour certaines interventions.

Julika Fitzi-Rathgen, vétérinaire et juriste, membre de la Protection suisse des animaux (SPA), explique que « certaines interventions n’ont pas grand-chose à voir avec le bien-être animal, comme les implants testiculaires après une castration pour des raisons esthétiques ». De même, elle soulève des doutes concernant les chimiothérapies, qui peuvent être extrêmement pénibles pour les animaux, avec un pronostic incertain à la clé. Pour certains vétérinaires, ces traitements ne justifient pas toujours les risques et les coûts associés.

Mais cette tendance à rechercher des traitements coûteux reflète bien la volonté des propriétaires de sauver leurs animaux, même au prix de lourdes dépenses financières, comme le rapportait le quotidien suisse.

Le recours au crowdfunding : une solution risquée

Pour beaucoup, les plateformes de financement participatif comme GoFundMe représentent une solution pour faire face à des frais vétérinaires exorbitants. Ces appels aux dons se multiplient, mais ils ne sont pas sans risques. Bien que certains cas aient permis de récolter des sommes impressionnantes, comme l’histoire du labrador Milow qui a reçu 5500 francs après un empoisonnement, d’autres collectes sont beaucoup moins fructueuses.

C’est le cas de Tosia, un chat ayant subi une amputation de la queue après un accident, mais qui n’a reçu que 155 francs sur un total de 4500 francs nécessaires pour ses soins. De tels écarts mettent en lumière l’incertitude des résultats et le manque de garanties pour les propriétaires d’animaux qui se tournent vers le crowdfunding, précise le média helvétique.

Les vétérinaires recommandent plutôt de se tourner vers des organisations de protection des animaux, qui peuvent offrir une aide financière dans les situations d’urgence. Pour obtenir des fonds, ces organisations demandent souvent des justificatifs, comme des documents fiscaux ou des avis d’aide sociale, afin de s’assurer que l’aide parvienne bien aux propriétaires dans le besoin.

Malgré cette aide, de nombreux propriétaires se retrouvent contraints de réévaluer leurs priorités financières, et certains sont même poussés à s’endetter pour couvrir les frais de leurs animaux.

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