Flixtrain, connue pour ses trajets low-cost en Allemagne et ailleurs, ambitionne d’étendre son réseau jusqu’en Suisse. Ce projet s’inscrit dans le cadre d’un accord entre la Suisse et l’Union européenne, visant à ouvrir partiellement le marché ferroviaire international. Cet accord permettrait à des entreprises étrangères d’opérer sur les rails suisses, à condition de respecter certaines normes locales.
Les ambitions de Flixtrain portent sur deux axes principaux : l’extension de la ligne Berlin-Bâle jusqu’à Zurich et la création d’une liaison Zurich-Munich. L’Union européenne soutient ces itinéraires, dont celui de Zurich-Munich qui fait partie des dix projets pilotes pour développer les connexions transfrontalières. Selon Flixtrain, ces nouvelles lignes offriraient une alternative économique pour les voyageurs sans perturber les réseaux existants.
Les défis d’intégration au système ferroviaire suisse
L’entrée de Flixtrain sur le marché suisse ne sera pas sans défis. La compagnie devra s’adapter à deux règles essentielles du transport ferroviaire en Suisse. Premièrement, elle devra reconnaître les abonnements locaux comme l’AG et le demi-tarif, pour aligner son offre avec les pratiques en vigueur. Cette mesure garantit que les voyageurs suisses puissent profiter des tarifs préférentiels auxquels ils sont habitués.
Deuxièmement, les départs de Flixtrain devront s’harmoniser avec le système cadencé des CFF, où les trains partent à intervalles réguliers. Un porte-parole de Flixtrain a expliqué que l’entreprise prévoit d’utiliser les périodes de creux pour planifier ses départs, notamment à Zurich où les trains partent généralement à l’heure pleine. Cette stratégie vise à éviter toute interférence avec les opérateurs locaux.
En parallèle, des discussions ont été engagées avec les Chemins de fer fédéraux suisses (CFF). Selon Monika Ribar, présidente des CFF, des échanges ont eu lieu l’année dernière, mais la société allemande n’a plus donné de nouvelles depuis janvier. « La balle est dans leur camp », a-t-elle déclaré, soulignant que les CFF restent ouverts à une collaboration.
Une concurrence européenne sur les rails suisses
Flixtrain n’est pas la seule à convoiter le marché ferroviaire suisse. L’opérateur autrichien Westbahn surveille également de près l’évolution des négociations entre la Suisse et l’Union européenne. Ces acteurs privés voient dans l’ouverture du marché une opportunité pour élargir leur réseau tout en répondant à une demande croissante pour des trajets économiques.
Toutefois, plusieurs questions demeurent. L’intégration des horaires et des tarifs au réseau suisse, réputé pour sa précision et son uniformité, nécessitera des ajustements techniques et organisationnels. De plus, les coûts élevés d’entretien des infrastructures en Suisse pourraient représenter un obstacle pour des modèles basés sur des prix réduits.