Fin de la valeur locative en Suisse, les cantons pourront instaurer une taxe sur les résidences secondaires pour compenser les pertes

Le Conseil fédéral soutient la fin de la valeur locative en Suisse, un changement destiné à alléger la fiscalité des propriétaires et simplifier le système.

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Fin de la valeur locative en Suisse, les cantons pourront instaurer une taxe sur les résidences secondaires pour compenser les pertes : Crédit : Canva | Econostrum.info - Suisse

La fin de la valeur locative est un sujet de débat majeur dans le paysage fiscal suisse. Cette réforme, soutenue par le gouvernement, marque un tournant dans la fiscalité des propriétaires immobiliers. 

L’objectif de la réforme est de simplifier la taxation des personnes physiques tout en soutenant l’équité fiscale. Le Conseil fédéral estime que cette révision permettra une redistribution plus juste et une simplification administrative, mais elle soulève également de nombreuses questions.

Une réforme favorable aux contribuables et aux propriétaires

Le système de la valeur locative en Suisse repose sur le principe selon lequel un propriétaire immobilier est imposé sur un revenu théorique qu’il pourrait générer en louant son bien, même s’il l’occupe lui-même. Ce système a souvent été critiqué pour son caractère inégalitaire et sa complexité administrative. En effet, de nombreux propriétaires se sont plaints de devoir payer des impôts sur une valeur fictive qui ne correspond pas toujours à la réalité du marché locatif.

La réforme proposée vise à abolir ce système et à le remplacer par une imposition qui ne tiendra plus compte de la valeur locative, mais qui sera basée sur la valeur réelle de la propriété et sur les revenus générés par celle-ci peut-on lire dans un communiqué publié vendredi. Le Conseil fédéral estime que cette mesure allégera la fiscalité des ménages propriétaires, en particulier ceux qui ont investi dans des biens immobiliers principalement à des fins personnelles, plutôt qu’à des fins lucratives.

Cette suppression de la valeur locative s’accompagne également d’un ajustement des taux d’imposition afin de garantir une équité entre les différents types de contribuables. Les personnes physiques propriétaires d’un bien immobilier devraient ainsi voir leurs charges fiscales allégées, avec des économies notables pour ceux qui disposent de biens à usage personnel. À long terme, la réforme pourrait également avoir des répercussions positives sur le marché immobilier en Suisse, en incitant davantage de personnes à investir dans des propriétés sans la crainte d’une imposition disproportionnée.

Les implications économiques et fiscales de la réforme

Au-delà de l’aspect directement financier pour les propriétaires, cette réforme a des implications profondes sur le paysage économique suisse. D’un côté, les contribuables devraient bénéficier d’un allégement fiscal, ce qui pourrait encourager les investissements dans des projets immobiliers et potentiellement stimuler la croissance économique. De l’autre, les collectivités publiques devront trouver de nouvelles sources de revenus pour compenser la perte des recettes fiscales générées par la valeur locative.

Le modèle actuel de la valeur locative représente en effet une part significative des recettes fiscales des cantons, et sa suppression pourrait affecter ces budgets. Si la réforme doit entraîner un allégement pour les propriétaires, il est probable qu’un réajustement des autres formes d’imposition, telles que les taxes foncières ou les impôts sur les plus-values, devra être envisagé pour compenser cette perte. Certains experts soulignent que cette transition pourrait également impacter les finances des cantons de manière inégale, en fonction de leur structure économique et de la proportion de propriétaires dans chaque région.

Pour pallier cette baisse de revenus, le Conseil fédéral propose d’introduire un impôt spécifique sur les résidences secondaires, principalement celles qui sont occupées par leur propriétaire et situées dans des régions touristiques. Cette mesure vise à compenser la perte de recettes fiscales générées par l’abolition de la valeur locative tout en répondant aux particularités de ces cantons, qui dépendent largement de l’immobilier secondaire.

Un autre enjeu majeur est la manière dont cette réforme sera mise en œuvre. Le passage d’un système à un autre pourrait entraîner des ajustements complexes et des coûts administratifs supplémentaires, tant pour les autorités fiscales que pour les contribuables. Il reste à déterminer si cette transition pourra se faire en douceur et sans générer de déséquilibres.

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