Le nombre de faillites a augmenté de 50 % en Suisse, une année noire pour ces cantons au bord du gouffre

La Suisse romande enregistre une forte hausse des faillites en 2025, mais le nombre de créations d’entreprises demeure modéré, avec des disparités régionales.

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Le nombre de faillites a augmenté de 50 % en Suisse, une année noire pour ces cantons au bord du gouffre : Crédit : Canva | Econostrum.info - Suisse

Le nombre de faillites d’entreprises en Suisse a explosé de 50 % entre janvier et novembre 2025, atteignant un total de 8343 cas, selon le cabinet Dun & Bradstreet. Les cantons de la Suisse romande, notamment le Valais et le Jura, ont été particulièrement touchés, enregistrant des hausses respectives de 124 % et 118 %. 

Cette montée en flèche des faillites, qui touche une grande variété de secteurs, fait suite à des raisons économiques conjoncturelles, mais aussi à la révision récente de la loi sur les poursuites pour dettes et la faillite, entrée en vigueur au début de l’année. En parallèle, la création de nouvelles entreprises a progressé modestement de 5 %, avec des disparités importantes entre les cantons.

Une explosion des faillites dans plusieurs cantons romands

Les faillites d’entreprises en Suisse ont fortement augmenté au cours de l’année 2025, avec une accélération particulièrement marquée dans certains cantons romands, selon le dernier rapport du cabinet Dun & Bradstree. Le Valais et le Jura se distinguent par des hausses spectaculaires des faillites : +124 % et +118 %, respectivement. Ces deux cantons, déjà fragilisés économiquement, ont subi un impact considérable, avec un nombre de fermetures d’entreprises bien supérieur à la moyenne nationale. D’autres cantons romands, comme Genève et Vaud, ont également vu une progression importante, bien que moins frappante : Genève avec une hausse de 38 % et Vaud à +30 %. Ces augmentations contrastent avec les chiffres plus modérés de Neuchâtel, Fribourg et le Tessin, où les hausses ont oscillé autour de 50 %.

Cette explosion des faillites n’est pas uniquement le résultat d’une conjoncture économique défavorable, mais aussi d’une réforme législative importante. La révision de la loi sur les poursuites pour dettes et la faillite, entrée en vigueur au 1er janvier 2025, a modifié les règles de gestion des entreprises en difficulté. Bien que cette révision ait pour objectif d’assainir plus rapidement les situations de dettes, elle a aussi précipité de nombreuses fermetures en facilitant les procédures de faillite.

Les secteurs les plus touchés par cette vague de faillites sont ceux de l’informatique, des services aux entreprises et des holdings/sociétés d’investissement, avec des hausses respectives de 73 %, 71 % et 70 %. Ces domaines, autrefois en plein essor, ont été frappés par une combinaison de difficultés internes, de ralentissement économique et de pression réglementaire. À l’inverse, des secteurs comme l’industrie du bois et du meuble (+23 %), les entreprises artisanales (+33 %) et l’hôtellerie-restauration (+45 %) ont connu des hausses moins marquées, bien que ces secteurs aient également souffert des effets indirects de la crise.

La création d’entreprises : une croissance modeste mais des disparités cantonales

Parallèlement à la hausse des faillites, la création de nouvelles entreprises en Suisse a enregistré une légère augmentation de 5 %, avec un total de 50 213 nouvelles sociétés enregistrées entre janvier et novembre 2025. Cette croissance reste timide, mais elle varie considérablement d’un canton à l’autre. Genève se distingue comme le canton le plus dynamique, avec une augmentation de 10 % du nombre de créations d’entreprises, suivi par le Jura (+7 %) et le Valais (+6 %). Fribourg, Berne et Neuchâtel ont enregistré des hausses modérées, tandis que le canton de Vaud et le Tessin ont vu une légère baisse, respectivement de 1 %.

Les secteurs qui ont connu la plus forte croissance dans la création d’entreprises sont la gestion immobilière (+23 %), les prestataires informatiques (+18 %) et les holdings et sociétés d’investissement (+17 %). Cela indique une orientation vers des secteurs jugés plus stables ou en pleine adaptation aux défis contemporains, notamment grâce à l’accélération numérique et à la restructuration des investissements. En revanche, des secteurs comme la logistique (-1 %), les services à la personne (-3 %), l’hôtellerie-restauration (-4 %) et le commerce de détail (-9 %) ont montré des signes de stagnation, voire de déclin, à un moment où l’économie peine à redémarrer.

Cette dynamique contradictoire souligne la résilience de certains secteurs face à la crise, tout en mettant en évidence les difficultés rencontrées par d’autres, notamment dans les domaines traditionnels ou ceux fortement impactés par les nouvelles normes et tendances économiques. Pour soutenir la création d’entreprises et encourager l’innovation, les autorités devraient peut-être envisager d’introduire de nouvelles politiques de soutien, notamment pour les secteurs les plus vulnérables.

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