La rue Oberen Bühl, à Küsnacht, près de Zurich, semblait tranquille et agréable, jusqu’à ce que les locataires des immeubles concernés apprennent qu’ils devaient partir. Plus de 50 personnes, dont des couples âgés comme le couple Ritter, se voient dans l’obligation de trouver un nouveau logement avant août 2026.
Ces immeubles, construits dans les années 1970, vont subir une rénovation totale par Turintra AG, une société appartenant à UBS. Cette société justifie cette rénovation par la vétusté des bâtiments, bien que les locataires affirment que leur état aurait pu être maintenu si l’entretien avait été réalisé correctement. En outre, cette rénovation permet au propriétaire de réévaluer les loyers pour les adapter au prix du marché actuel, indique Blick.
Le marché immobilier en plein essor à Zurich
La hausse du coût des terrains et des rénovations dans la région fait grimper les loyers. À Zurich, le prix du mètre carré atteint près de 5800 francs en 2024, un montant quatre fois supérieur à celui d’il y a 20 ans.
Dans ce contexte, les propriétaires ont tout intérêt à rénover des bâtiments anciens en expulsant les locataires pour ensuite appliquer des loyers plus élevés. C’est une tendance qui s’est accélérée ces dernières années.
Après une expulsion, les loyers sont souvent augmentés de plus de 50 % pour s’aligner sur les prix du marché, sans craindre de résistance de la part des locataires, qui sont souvent contraints d’accepter ces nouvelles conditions.
Les conséquences sociales d’une telle pratique
Ce phénomène touche particulièrement les locataires à faibles revenus, tels que les personnes âgées ou les familles qui habitent dans des logements anciens à loyers modérés. Comme l’explique l’expert en développement territorial David Kaufmann, ces évictions créent des ruptures sociales importantes.
Bien que certains locataires trouvent rapidement un nouveau toit dans la même commune, le processus de déménagement oblige souvent à rompre des liens sociaux importants. Pour de nombreuses personnes, ces hausses de loyers sont inaccessibles et les contraignent à quitter leur quartier, ce qui altère leur stabilité sociale et économique.
