Les exportations horlogères suisses enregistrent une reprise en janvier

Les exportations horlogères suisses rebondissent de 4,1 % en janvier, portées par les États-Unis et le Japon malgré le recul en Chine et à Hong Kong.

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Les exportations horlogères suisses enregistrent une reprise en janvier | Econostrum.info - Suisse

Le secteur horloger suisse, élément clé de l’économie du pays, a connu une année 2024 difficile, marquée par un recul des exportations de 2,8 %, soit un total de 25,9 milliards de francs. Cette baisse s’explique en grande partie par la diminution de la demande en Chine et à Hong Kong, où la conjoncture économique défavorable, le chômage des jeunes et la crise immobilière ont freiné les achats de produits de luxe. En décembre, les exportations suisses de montres avaient chuté de 5,4 %, poursuivant ainsi un cycle de baisse amorcé à la fin de l’été.

Le mois de janvier marque un tournant, avec une augmentation des exportations portée par les montres de luxe, en particulier celles dont la valeur dépasse 3 000 francs. Toutefois, les experts du secteur restent prudents quant à la pérennité de cette reprise, notamment en raison des incertitudes liées au marché chinois et aux potentielles évolutions des droits de douane aux États-Unis, selon Boursorama.

Les États-Unis et le Japon, moteurs de la croissance

selon Swissinfo, les exportations horlogères suisses ont connu une forte progression sur certains marchés clés en janvier. Aux États-Unis, premier débouché des montres suisses, elles ont bondi de 16,2 %, atteignant 378,9 millions de francs. Cette dynamique s’explique par une consommation robuste et un intérêt soutenu pour les montres haut de gamme.

Le Japon enregistre quant à lui une augmentation encore plus marquée de 26,2 %, avec des exportations s’élevant à 154,8 millions de francs. Cette performance permet au pays de passer devant Hong Kong, qui occupe désormais la troisième place des destinations des montres suisses.

À l’inverse, la situation en Chine continue de peser sur l’industrie horlogère suisse. Les exportations vers ce pays ont chuté de 29,1 % en janvier, atteignant 137,8 millions de francs. En deux ans, elles ont diminué de plus d’un quart. Hong Kong affiche également un recul de 11,7 %, pour un total de 141 millions de francs. Ces baisses successives illustrent la perte d’attrait de ces marchés pour l’horlogerie suisse, dans un contexte de ralentissement économique.

En Europe, le Royaume-Uni, premier marché du continent et sixième au niveau mondial, affiche une légère hausse des exportations de 3,2 %, atteignant 112,8 millions de francs. En revanche, plusieurs pays européens enregistrent un recul : l’Allemagne (-0,7 % à 92,5 millions), la France (-3,7 % à 89,9 millions) et l’Italie (-9,8 % à 68,5 millions).

Un rebond tiré par les montres de luxe

L’augmentation globale des exportations en janvier repose essentiellement sur les modèles haut de gamme. Les montres en métaux précieux ont connu une hausse notable de 9,7 %, atteignant 721,3 millions de francs. Les garde-temps bimétalliques ont également progressé de 8,9 %, atteignant 354 millions de francs. En revanche, les montres en acier, qui constituent une part importante du marché, ont enregistré un recul de 2,4 %, avec des exportations totalisant 656,4 millions de francs.

En termes de prix, la reprise est portée par les montres dont la valeur dépasse 3 000 francs, qui ont enregistré une croissance de 7 %. Ce segment a largement compensé les baisses observées sur les autres catégories. Les modèles d’entrée de gamme, dont le prix est inférieur à 200 francs, restent stables avec une légère progression de 0,7 %. En revanche, les montres comprises entre 200 et 500 francs, ainsi que celles entre 500 et 3 000 francs, enregistrent un recul cumulé de 8 %.

Un optimisme mesuré face aux incertitudes à venir

Bien que ce rebond des exportations soit encourageant pour l’industrie horlogère suisse, les analystes appellent à la prudence. Selon Jean-Philippe Bertschy, analyste chez Vontobel, il est encore trop tôt pour en tirer des conclusions sur la tendance de l’année. Si les grands groupes horlogers ont terminé 2024 sur une note positive, les perspectives en Chine restent incertaines et pourraient peser sur les résultats des prochains mois.

À la Bourse suisse, les investisseurs ont néanmoins réagi favorablement à cette reprise. À 9h50, les titres de Swatch Group progressaient de 2,9 %, atteignant 171,30 francs, tandis que Richemont enregistrait une hausse de 1,1 %, à 180,65 francs, dans un indice SLI en léger repli de 0,1 %.

Malgré ces signaux positifs, l’industrie horlogère suisse reste attentive aux évolutions économiques mondiales. La demande chinoise, en forte baisse depuis deux ans, constitue un enjeu majeur pour les exportateurs. De même, les incertitudes liées aux politiques commerciales des États-Unis pourraient influencer la dynamique des prochains mois.

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