Explosion des cas de tuberculose en Suisse, les migrants en première ligne

La tuberculose augmente en Suisse, principalement chez les migrants. Des efforts de dépistage et de traitement sont nécessaires pour contrer la propagation.

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Explosion des cas de tuberculose en Suisse, les migrants en première ligne : Crédit : Canva | Econostrum.info - Suisse

La tuberculose, bien qu’elle ait largement diminué en Suisse au fil des années, connaît une recrudescence préoccupante depuis quelques années. En 2024, l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) a signalé 475 cas de tuberculose, soit une hausse de 26 % par rapport aux années précédentes, où les chiffres se chiffraient respectivement à 376 et 375 cas. 

Cette augmentation est principalement attribuée à l’arrivée de personnes originaires de régions où la maladie est encore courante. Cependant, il est important de noter qu’aucune hausse significative n’a été observée parmi les personnes nées en Suisse. 

L’impact de l’immigration sur la hausse des cas de tuberculose

L’OFSP a indiqué à  à Keystone-ATS que l’augmentation des cas de tuberculose en Suisse est principalement liée à l’arrivée de migrants en provenance de pays où la tuberculose reste plus répandue. Ces régions sont souvent situées en Afrique, en Asie ou dans certaines parties de l’Europe de l’Est, où la tuberculose reste une menace de santé publique. Les jeunes migrants, en particulier, sont fortement touchés, bien que la maladie puisse toucher des personnes de tous âges.

Il est intéressant de noter que cette hausse des cas concerne presque exclusivement les personnes venant de l’étranger, précise Swissinfo. En effet, parmi la population née en Suisse, les cas de tuberculose sont rares, mais lorsqu’ils se produisent, ce sont principalement des personnes âgées qui sont touchées. Cela s’explique par le fait que ces individus ont contracté la maladie lors de leur jeunesse, à une époque où la tuberculose était encore plus répandue en Suisse. De nos jours, la maladie est beaucoup moins courante dans le pays, ce qui explique la relative absence de nouveaux cas chez les Suisses natifs.

L’augmentation des cas parmi les migrants montre l’impact direct des flux migratoires sur la propagation de certaines maladies infectieuses. Les conditions de vie précaires, ainsi que l’accès limité aux soins médicaux dans les pays d’origine, peuvent jouer un rôle clé dans le retard du diagnostic et du traitement de la tuberculose, contribuant ainsi à sa propagation une fois arrivés en Suisse.

La tuberculose : transmission, traitement et prévention

La tuberculose est causée par des microbactéries qui se transmettent par voie aérienne. Lorsqu’une personne malade tousse, elle projette des gouttelettes microscopiques contenant les agents infectieux dans l’air. D’autres individus, restant plusieurs heures dans la même pièce, peuvent respirer ces gouttelettes et ainsi contracter la maladie. Il est donc nécessaire de rester en contact prolongé avec la personne malade pour être contaminé. C’est pourquoi les foyers de tuberculose se développent souvent dans des environnements où plusieurs personnes vivent ou travaillent ensemble dans des espaces fermés.

La tuberculose peut être traitée avec des antibiotiques spécifiques, mais le traitement dure plusieurs mois. Les antibiotiques doivent être pris pendant une longue période pour éradiquer complètement les bactéries responsables de la maladie. Si elle est traitée correctement, la tuberculose n’est généralement pas fatale. Cependant, en l’absence de traitement, la maladie peut entraîner de graves complications, et souvent, la mort.

Le vaccin contre la tuberculose, bien que disponible, n’est pas utilisé en Suisse de manière générale. Il est uniquement administré dans certains pays où la tuberculose est encore endémique. En Suisse, où la maladie est moins fréquente, le vaccin n’est pas nécessaire pour la population générale, mais il peut être recommandé pour les personnes à risque, notamment les jeunes migrants en provenance de régions où la tuberculose est encore courante.

En réponse à cette situation, l’OFSP recommande des programmes de dépistage pour les populations vulnérables, notamment les migrants. La détection précoce est essentielle pour éviter la propagation de la maladie et pour assurer un traitement rapide, efficace et accessible à tous les patients, qu’ils soient Suisses ou non.

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