Le franc suisse, apprécié pour sa stabilité, joue un rôle central dans l’économie helvétique et internationale. Il favorise les consommateurs suisses, qui profitent de meilleurs prix pour leurs achats et voyages à l’étranger. Cependant, cette force monétaire s’accompagne de défis pour les exportateurs suisses, dont les marges s’érodent face à un franc fort.
Les prévisions des experts, comme celles de Matthias Geissbühler de Raiffeisen, indiquent une baisse potentielle de l’euro sous 0,91 CHF, alimentée par une économie européenne affaiblie. Une telle évolution pourrait avoir des implications majeures, non seulement pour les entreprises suisses, mais aussi pour le paysage économique mondial, où les fluctuations des devises reflètent souvent des dynamiques économiques plus larges.
La faiblesse de l’euro, symptôme des difficultés européennes
Les deux locomotives économiques de l’Union européenne, la France et l’Allemagne, traversent une période de ralentissement prolongé. Ce contexte s’explique par plusieurs facteurs : une baisse de la production industrielle, des troubles politiques persistants et les menaces de politiques commerciales protectionnistes, notamment venant des États-Unis. Cette combinaison de pressions affaiblit la zone euro, rendant sa monnaie moins attractive sur les marchés.
En Suisse, cette situation a des répercussions directes. Les entreprises industrielles, déjà affectées par des coûts élevés, envisagent des solutions comme le chômage partiel pour faire face à ces nouvelles contraintes. Malgré ces tensions, le secteur des services parvient à maintenir un optimisme relatif, soutenant ainsi le marché de l’emploi dans le pays.
Le dollar, un soutien temporaire pour l’industrie suisse
Alors que l’euro s’affaiblit, le dollar américain, lui, montre une trajectoire ascendante face au franc suisse. La politique monétaire de la Réserve fédérale et la performance économique solide des États-Unis soutiennent cette tendance. Avec une hausse de 6 % en 2024, le dollar représente une bouffée d’air pour l’industrie suisse, notamment pour les exportations vers le marché américain, qui est devenu le principal partenaire commercial de la Suisse.
Toutefois, cet avantage pourrait être de courte durée. Les prévisions pour la fin de 2025 anticipent une stabilisation du taux dollar/franc à 0,87 CHF. Manuel Ferreira, stratège en chef de la Banque cantonale de Zurich, souligne que les véritables défis pour les exportateurs suisses résident moins dans les fluctuations monétaires que dans une reprise mondiale encore timide.
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