À partir du semestre d’automne 2025, les taxes d’études des étudiants étrangers dans les écoles polytechniques fédérales (EPF) suisses augmenteront considérablement. Ce changement a suscité de vives réactions parmi les associations étudiantes, qui dénoncent une mesure discriminatoire.
Cette décision s’inscrit dans un contexte de réduction des financements publics en raison des difficultés budgétaires de la Confédération. Elle viserait ainsi à compenser les baisses de financement des écoles tout en préservant leur fonctionnement.
Une hausse imposée par la crise financière
Le Conseil des EPF a annoncé une réforme des taxes d’études pour les étudiants étrangers dans les écoles polytechniques fédérales, avec une augmentation de 730 à 2190 francs par semestre à compter de 2025. Cette mesure a été justifiée par des difficultés financières, la Confédération devant réduire ses dépenses dans le secteur de l’éducation. L’objectif est de compenser en partie les baisses de budget allouées aux EPF, tout en maintenant la qualité de l’enseignement supérieur. Un dispositif transitoire permettra toutefois aux étudiants actuellement inscrits dans ces établissements de terminer leurs études avant l’entrée en vigueur de cette nouvelle politique tarifaire.
Environ 60% des étudiants de l’EPFL et 40% de ceux de l’EPFZ sont des ressortissants étrangers, dont la majorité paye pour le moment des frais d’études nettement plus faibles que ceux appliqués dans d’autres pays européens. Cette hausse des taxes pourrait avoir un impact majeur sur leur situation financière
Les associations étudiantes, telles que VSETH (EPFZ) et AGEPoly (EPFL), ont fermement critiqué cette décision, soulignant qu’elle pourrait exclure les étudiants étrangers issus de milieux modestes, limitant ainsi l’accès à l’éducation supérieure en Suisse pour une partie de la population mondiale.
Les réactions et les perspectives à venir
Les réactions des associations étudiantes ont été particulièrement virulentes. Les représentants de VSETH et AGEPoly ont dénoncé un système qui, selon eux, privilégie l’aspect financier au détriment du mérite académique. Pour ces organisations, il est injuste d’imposer une telle surcharge financière aux étudiants étrangers, en particulier ceux provenant de pays où les ressources sont limitées. Selon eux, cette mesure pourrait nuire à l’image de la Suisse en tant que destination de choix pour les étudiants internationaux.
D’un autre côté, le gouvernement a justifié cette politique en affirmant qu’elle correspondait aux directives du Parlement fédéral, qui avait exprimé le souhait de revoir la contribution financière des étudiants étrangers. Les autorités se sont défendues de toute volonté discriminatoire, rappelant que seuls les étudiants étrangers sans maturité suisse seraient concernés par cette hausse. En outre, cette politique pourrait également être liée à des négociations en cours entre la Suisse et l’Union européenne concernant la mobilité des étudiants et les taxes appliquées.
Certaines universités suisses, comme celle de Saint-Gall, appliquent déjà une différence de taxe significative entre étudiants suisses et étrangers. Le Grand Conseil bernois a récemment voté une mesure similaire pour ses hautes écoles, soulevant encore davantage le débat sur l’égalité de traitement des étudiants étrangers dans le pays.