Erasmus+ : la Suisse s’apprête à investir trois fois plus

Dès 2027, Berne investira 170 millions de francs, soit trois fois plus que les 54,7 millions actuels, pour un accès élargi à Erasmus+.

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Étudiants universitaires assistant à une conférence
Erasmus+ : la Suisse s'apprête à investir trois fois plus pour un retour complet dans le programme européen - © Canva

Depuis 2021, la Suisse est exclue du programme Erasmus+ à la suite de l’échec des négociations sur un accord-cadre avec l’Union européenne. Face à cette rupture, la Confédération a mis en place une solution nationale temporaire, moins étendue, pour préserver une certaine forme de mobilité éducative.

L’annonce de la réintégration intervient dans un contexte de renouveau des relations bilatérales entre la Suisse et l’UE. Début avril, les deux parties ont signé provisoirement un accord d’association aux programmes européens, dans le cadre d’un paquet plus large de coopérations, relate la Radio Télévision Suisse (RTS).

Une participation financière nettement revue à la hausse

Pour retrouver un statut d’association pleine au programme Erasmus+, la Suisse devra verser 181,1 millions d’euros, soit environ 170 millions de francs suisses, à partir de 2027. Ce montant, issu des documents de la Commission européenne, représente plus du triple du financement annuel actuellement alloué à la solution nationale.

À ce jour, la Confédération consacre 54,7 millions de francs à son propre dispositif de remplacement, selon une porte-parole du Secrétariat d’État à la formation, à la recherche et à l’innovation (SEFRI). La majorité de ces fonds est dirigée vers Movetia, l’agence nationale en charge de la mobilité éducative. Seuls 2 % sont affectés à d’autres organisations.

Une offre bien plus large que la solution suisse actuelle

Erasmus+ couvre bien plus que la mobilité étudiante. Le programme de l’Union européenne englobe tous les niveaux de formation, ainsi que la formation professionnelle, les activités extrascolaires de jeunesse et le sport. Cette précision a été soulignée par Olivier Tschopp, directeur de Movetia, dans un entretien relayé par la RTS. Il estime que l’offre européenne est bien plus vaste que celle que la Suisse propose actuellement.

Aujourd’hui, la Suisse ne bénéficie que d’un accès complet à un seul type d’activité sur les 52 que propose Erasmus+. Elle peut également participer à environ un tiers des activités sous certaines conditions, tandis que les deux tiers restants lui sont complètement inaccessibles, dont la mobilité des étudiants et des apprentis.

Une participation conditionnée à une ratification politique

La possibilité de réintégrer Erasmus+ repose sur un accord négocié entre le Conseil fédéral et la Commission européenne. Signé provisoirement en avril, il fait partie d’un paquet d’accords plus large, toujours en attente de ratification. Le SEFRI a indiqué que la décision de financement sera présentée au Parlement dans le cadre du message global sur les relations Suisse-UE.

Le programme Erasmus+ court jusqu’à fin 2027. Un programme de suivi est déjà prévu pour la période 2028-2034. La Suisse devra avoir finalisé les procédures de ratification avant fin 2028, faute de quoi la clause de caducité prévue dans l’accord annulera l’application provisoire.

Depuis son exclusion en 2021, la Suisse a tenté de combler les manques du programme européen par des dispositifs internes. Néanmoins, ces alternatives restent limitées.

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