Épidémie de grippe : ce canton suisse a enregistré 27 fois plus de cas que les autres, les autorités s’inquiètent

Le virus de la grippe circule activement en Suisse, avec une hausse nationale marquée et de fortes disparités régionales, le Tessin étant le plus touché.

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Canton
Épidémie de grippe : ce canton suisse a enregistré 27 fois plus de cas que les autres, les autorités s’inquiètent : Crédit : canva | Econostrum.info - Suisse

La circulation du virus de la grippe s’intensifie fortement sur le territoire suisse en ce début décembre. L’Office fédéral de la santé publique (OFSP) alerte sur une nette accélération de la propagation, avec des niveaux de contamination bien plus élevés qu’à la même période l’an dernier. 

Si la situation reste hétérogène selon les cantons, les indicateurs convergent vers un début épidémique imminent. Le Tessin est à ce jour le canton le plus touché, tandis que d’autres régions comme Zoug sont encore peu concernées.

Des niveaux de contamination en forte hausse par rapport à 2022

Les dernières données rendues publiques par l’OFSP montrent que la grippe est entrée dans une phase de progression rapide à l’échelle nationale. Au cours de la semaine écoulée, 459 cas de grippe ont été confirmés en laboratoire. Ce chiffre marque presque un doublement par rapport à la semaine précédente. Il dépasse également de manière significative les 220 cas environ recensés à la même période en 2022, montrant une dynamique de transmission plus soutenue cette année.

En rapportant ces données à la population suisse, cela correspond à un taux d’incidence de 5,05 cas pour 100 000 habitants, contre 2,05 cas pour la même semaine calendaire en 2022. Ces données traduisent un retour précoce du virus, similaire à celui observé lors de la saison 2022-2023, où le pic de l’épidémie avait été atteint à la mi-décembre. Ce comportement contraste avec les saisons précédentes, au cours desquelles le pic n’avait été observé qu’à la fin janvier, soit avec plus d’un mois de décalage.

Pour l’instant, les autorités sanitaires n’ont pas encore déclaré l’entrée formelle dans la phase épidémique. L’OFSP nuance l’interprétation des chiffres en soulignant que les indicateurs disponibles n’offrent pas une image uniforme sur l’ensemble du pays. Certains cantons enregistrent déjà des niveaux de contamination élevés, tandis que d’autres restent largement en dessous des seuils habituels pour cette période de l’année.

Cette situation reflète un phénomène habituel dans la propagation de la grippe : une montée progressive avec des foyers régionaux plus actifs que d’autres, avant une éventuelle généralisation du phénomène à l’ensemble du territoire. Les facteurs de cette variabilité incluent à la fois les conditions météorologiques, la densité de population, le niveau d’immunité collective et les habitudes de prévention locale comme la vaccination.

Des écarts importants entre les cantons : le Tessin très touché, Zoug peu concerné

Sur le plan régional, la diffusion du virus n’est pas homogène et certaines zones du pays sont déjà nettement plus touchées que d’autres, relate Watson. C’est le canton du Tessin qui présente actuellement le taux d’incidence le plus élevé, avec 20,90 cas pour 100 000 habitants. Ce chiffre, environ quatre fois supérieur à la moyenne nationale, fait du Tessin un foyer d’intensification de la grippe.

La situation au Tessin pourrait s’expliquer par plusieurs facteurs combinés, bien que ceux-ci ne soient pas encore précisément identifiés par l’OFSP. On peut évoquer une reprise plus rapide des activités intérieures en raison de conditions météorologiques plus fraîches, des contacts transfrontaliers plus fréquents avec l’Italie, ou encore une moindre couverture vaccinale locale. Ces éléments, s’ils sont confirmés, pourraient justifier des mesures d’adaptation ciblées dans ce canton.

À l’opposé, le canton de Zoug affiche un taux d’incidence de seulement 0,75 cas pour 100 000 habitants, soit l’un des plus bas du pays. Cette faible circulation peut être le reflet d’une meilleure couverture vaccinale, d’un démarrage retardé de la circulation virale ou d’un effet temporaire lié à des facteurs locaux. L’OFSP reste vigilant face à ces écarts, qui pourraient se resserrer dans les prochaines semaines à mesure que l’épidémie progresse.

Les autorités cantonales, en coordination avec l’OFSP, ajustent leur stratégie de communication et de prévention en fonction de ces dynamiques locales. Les campagnes de sensibilisation sont ainsi modulées pour répondre aux réalités spécifiques de chaque canton. En parallèle, les professionnels de santé appellent à maintenir une attention particulière aux gestes d’hygiène et à la vaccination, surtout pour les personnes à risque.

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