Bonne nouvelle, les salaires en Suisse vont enfin redresser la barre après des années difficiles

Après plusieurs années marquées par une stagnation des salaires et une perte de pouvoir d’achat, les Suisses peuvent enfin entrevoir une amélioration. Selon les prévisions du Centre de recherches conjoncturelles de l’EPF de Zurich (KOF), une augmentation des salaires réels semble se dessiner.

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La Suisse a traversé une période difficile en matière de salaires. Après plusieurs années marquées par une hausse des prix plus rapide que celle des salaires, les Suisses ont vu leur pouvoir d’achat se réduire. De 2021 à 2023, les salaires réels ont diminué pour la première fois en plus de 70 ans. Mais, selon les prévisions du Centre de recherches conjoncturelles de l’EPF de Zurich (KOF), une reprise salariale semble se dessiner pour 2024 et 2025, offrant un certain espoir pour les travailleurs du pays.

L’indice des salaires suisses a ainsi atteint un record négatif historique, avec une baisse des salaires réels jamais vue depuis 1942. Cette situation s’explique par des facteurs mondiaux complexes, notamment l’inflation post-pandémie et le conflit en Ukraine. Mais cette tendance pourrait s’inverser dans les années à venir, rendant la situation économique plus favorable pour de nombreux travailleurs suisses.

Un retour à la normale en 2025 après des années de perte de pouvoir d’achat

Les prévisions du KOF pour 2024 et 2025 annoncent une croissance des salaires réels, après une période de stagnation et de régression. Selon ces projections, le pouvoir d’achat des Suisses devrait augmenter de 0,3 % en 2024 et de 0,7 % en 2025, après plusieurs années de pertes. Ce retournement est une bonne nouvelle pour les travailleurs qui, depuis 2021, avaient vu leurs salaires augmenter à un rythme insuffisant face à une inflation galopante.

La Suisse a en effet traversé ce que l’on pourrait appeler une « période de vaches maigres », avec une diminution de pouvoir d’achat notable en 2022 et 2023. Les prix ont progressé à un rythme plus rapide que les salaires, rendant la vie quotidienne plus difficile pour de nombreuses familles. Toutefois, selon les experts du KOF, la situation devrait s’améliorer à partir de 2024. Il est même estimé que les salaires réels reviendront à leur niveau de 2019 en 2026, marquant la fin d’une période économique difficile qui a duré plus de sept ans.

Les spécialistes mettent également en lumière l’impact de la pandémie de Covid-19 sur les salaires. Les calculs de l’indice des salaires, basé sur des données d’accidents de travail, ont été perturbés par des distorsions liées aux caractéristiques de la population touchée par le virus. Ces distorsions ont faussé les données, donnant une image plus sombre de la réalité salariale. Toutefois, d’autres indicateurs, comme l’indice de l’AVS (Assurance vieillesse), montrent que la situation n’était pas aussi dramatique qu’indiquée par l’indice officiel des salaires.

Une reprise modérée, mais des secteurs qui devraient profiter de l’augmentation

Bien que la reprise soit attendue pour 2024 et 2025, les salaires resteront inférieurs à ceux de 2019 jusqu’en 2026. Néanmoins, certains secteurs devraient enregistrer des augmentations plus importantes que d’autres. Par exemple, l’hôtellerie-restauration prévoit une hausse salariale de 2,5 %, suivie par l’industrie manufacturière à hauteur de 1,8 %, notamment grâce à la forte capacité financière de l’industrie pharmaceutique. En revanche, des secteurs comme la construction (+1,3 %) et le commerce de détail (+1,2 %) devraient connaître des hausses plus modestes.

Le KOF souligne que la reprise des salaires sera particulièrement visible pour ceux qui changent de secteur ou d’entreprise, un phénomène qui devrait permettre à certains travailleurs de bénéficier d‘augmentations supérieures à la moyenne. En effet, les augmentations de salaire dans le cadre de changements d’emploi sont souvent plus significatives, surtout dans des secteurs à forte demande, où les entreprises offrent des salaires attractifs pour attirer de nouveaux talents.

L’impact de l’inflation et des crises mondiales sur les négociations salariales

L’inflation, qui a refait surface après des années de calme, a eu un impact significatif sur les négociations salariales en Suisse. Les travailleurs ont été pris de court par cette inflation soudaine, particulièrement après les crises de la pandémie et du conflit en Ukraine. Nombreux sont ceux qui, malgré la hausse des prix, se sont contentés de petites augmentations salariales de l’ordre de 2 %, soit bien inférieures aux 3 % nécessaires pour compenser l’inflation.

Cette situation a empêché de nombreux travailleurs de revendiquer des hausses salariales suffisantes. Pour Michael Siegenthaler, économiste au KOF, il est désormais essentiel de s’habituer à réclamer des augmentations plus élevées, d’au moins 3 %, pour suivre l’inflation. Ce manque de préparation mentale face à l’inflation a joué un rôle clé dans la faible dynamique salariale observée ces dernières années.

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