Jusqu’à présent, les Suisses pouvaient se rendre au Royaume-Uni sans démarche préalable, hormis la présentation d’un passeport valide. Avec la mise en place de l’ETA, un changement significatif s’opère, imposant un processus supplémentaire aux voyageurs. Cette mesure s’inscrit dans la politique migratoire britannique post-Brexit et témoigne de la volonté du gouvernement de mieux encadrer les flux d’entrée.
Cette nouvelle exigence ne concerne pas uniquement les Suisses, mais aussi l’ensemble des ressortissants de l’Union européenne, à l’exception des Irlandais. Pour ceux qui effectuent régulièrement des déplacements professionnels ou touristiques, cette formalité risque de devenir une contrainte supplémentaire.
Une démarche rapide mais obligatoire
À partir du 2 avril, toute personne souhaitant se rendre au Royaume-Uni sans visa devra obtenir une ETA. Selon Le Temps, cette autorisation coûtera 12 euros et pourra être demandée via l’application mobile « UK ETA » ou sur le site officiel du gouvernement britannique. L’obtention se fera en quelques minutes, à condition de fournir les informations d’identité requises.
L’ETA sera numériquement liée au passeport du demandeur et restera valide pendant deux ans. Pendant cette période, elle permettra un nombre illimité de séjours de six mois maximum. Toutefois, en cas de changement de passeport, une nouvelle demande sera nécessaire.
Cette formalité s’applique à tous les voyageurs, y compris ceux en transit. Une exception est toutefois prévue pour les passagers qui ne passent pas par les contrôles aux frontières britanniques, comme c’est le cas dans certains aéroports, notamment Heathrow et Manchester. En revanche, ceux qui transitent par d’autres plateformes et doivent passer les contrôles de sécurité à leur arrivée devront obtenir une ETA.
Un dispositif inspiré de modèles existants
Ce nouveau système s’inspire d’autres dispositifs déjà en place dans plusieurs pays. Comme le rapporte le média, il a été initialement testé au Qatar en 2023 avant d’être étendu à d’autres pays du Golfe. Depuis janvier 2024, l’ETA est devenu obligatoire pour les voyageurs de 50 pays et territoires, notamment les États-Unis, le Canada et l’Australie. À la fin de l’année 2024, environ 1,1 million d’autorisations avaient été délivrées, selon le ministère de l’Intérieur britannique.
Cette approche n’est pas propre au Royaume-Uni. L’Union européenne prévoit elle aussi d’instaurer un système similaire, appelé ETIAS (European Travel Information and Authorisation System). Son entrée en vigueur est prévue pour 2026 et concernera les ressortissants de pays tiers souhaitant entrer dans l’espace Schengen.
Dans un communiqué relayé par la même source, la secrétaire d’État britannique chargée de la Migration et de la Citoyenneté, Seema Malhotra, a justifié cette réforme par la volonté de « sécuriser les frontières » et de « numériser le système d’immigration ». Cette politique s’inscrit dans un objectif plus large visant à renforcer le contrôle des entrées sur le territoire britannique.
Une évolution aux conséquences pratiques
L’introduction de l’ETA représente un changement notable pour les voyageurs suisses et européens. Ceux qui avaient l’habitude de se rendre au Royaume-Uni sans formalité préalable devront désormais anticiper cette nouvelle exigence administrative.
Ce dispositif pourrait compliquer certains déplacements, notamment pour les voyageurs de dernière minute. Le coût de l’autorisation, actuellement fixé à 10 livres (12 euros), pourrait également être revu à la hausse, le gouvernement britannique prévoyant une augmentation à 16 livres, sans date précisée pour son application.
Si cette mesure répond à une logique de sécurisation, elle témoigne aussi d’une transformation progressive des conditions d’entrée au Royaume-Uni. À l’avenir, avec la mise en place de l’ETIAS en Europe, les formalités administratives risquent de se multiplier pour les voyageurs des deux côtés de la Manche.