Soutien majoritaire :  61% des entreprises vaudoises sont favorables aux Bilatérales III

Les entreprises vaudoises soutiennent majoritairement le paquet Suisse-UE tout en restant vigilantes sur certains aspects institutionnels et sociaux.

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Soutien majoritaire : 61% des entreprises vaudoises sont favorables aux Bilatérales III : Crédit : Toute l'Europe | Econostrum.info - Suisse

Un récent sondage mené par le Centre Patronal met en lumière un soutien solide des entreprises vaudoises au paquet des Bilatérales III, bien que des réserves subsistent sur certains aspects institutionnels de cette réforme. Alors que 61 % des entreprises de la région considèrent cette révision des accords bilatéraux comme un bienfait, une majorité reste attachée à la voie bilatérale tout en refusant l’adhésion à l’Union européenne. 

Ce soutien est également contrebalancé par des préoccupations relatives à la libre circulation des personnes et au mécanisme de reprise dynamique du droit européen. Les entreprises vaudoises, tout en soutenant l’approfondissement des accords, insistent sur la nécessité de préserver les spécificités nationales et de maintenir un équilibre entre coopération et souveraineté.

L’adhésion à l’UE rejetée, mais la voie bilatérale soutenue

Les entreprises vaudoises restent attachées à la relation privilégiée entre la Suisse et l’Union européenne, considérant l’accès au marché européen comme essentiel pour la prospérité économique du pays. D’après le sondage réalisé auprès de 551 entreprises, 77 % des répondants soutiennent le développement et la stabilisation des relations bilatérales, une position qui met en évidence la priorité accordée à une coopération étroite avec l’UE. Cependant, cette coopération ne passe pas par une adhésion à l’UE, une option rejetée par 90 % des sondés.

La majorité des entreprises vaudoises reconnaissent l’importance d’une relation fluide avec l’UE, particulièrement pour les secteurs clé du canton tels que la finance, l’industrie pharmaceutique, la technologie et l’exportation. Ces secteurs bénéficient directement des accords actuels et de la libre circulation des biens, des services et des travailleurs, renforçant la compétitivité de la Suisse sur le marché européen. Toutefois, ces mêmes entreprises montrent une préférence pour une approche qui maintient la souveraineté du pays, en évitant les contraintes liées à une pleine intégration à l’UE.

Le paquet des Bilatérales III, qui vise à modifier les accords existants et à en ajouter de nouveaux, fait office de compromis. L’objectif est de permettre à la Suisse de mieux s’adapter aux évolutions du marché européen sans renoncer à sa neutralité et à son indépendance. Ces nouveaux accords incluent, entre autres, des modifications législatives et la mise en œuvre de mesures d’accompagnement pour les secteurs économiques impactés par les changements.

Les réticences face à la libre circulation et aux mécanismes institutionnels

Bien que le soutien aux Bilatérales III soit globalement fort, certains points suscitent des préoccupations. L’un des sujets les plus sensibles reste la libre circulation des personnes, un domaine où des réticences persistent parmi les entreprises vaudoises. Si 56 % des répondants jugent positivement la nouvelle mouture de la clause de sauvegarde, qui permettrait un contrôle unilatéral en cas d’immigration excessive, 57 % expriment des inquiétudes sur les risques de « tourisme social » liés à la reprise partielle de la directive européenne sur les droits des citoyens. Ce mécanisme, conçu pour faciliter la circulation des travailleurs au sein de l’UE, suscite des inquiétudes concernant la pression supplémentaire qu’il pourrait exercer sur les ressources publiques et sociales de la Suisse.

Les aspects institutionnels du paquet posent également des interrogations, en particulier le système de reprise dynamique du droit européen. Ce mécanisme, qui impose à la Suisse d’intégrer progressivement les normes européennes dans son système juridique, n’est approuvé que par 47 % des sondés. Ce système est perçu comme une perte de contrôle, limitant la capacité de la Suisse à adopter ses propres lois et à maintenir ses spécificités réglementaires. Le tribunal arbitral paritaire, destiné à régler les différends entre la Suisse et l’UE, recueille un soutien plus modéré, avec 51 % d’opinions favorables, ce qui témoigne d’une confiance partielle dans ce mécanisme.

Un autre point qui a attiré l’attention dans le sondage est l’ouverture du marché suisse de l’électricité, un sujet clé pour les entreprises en raison de la transition énergétique en cours. Cette proposition recueille 60 % d’avis favorables, soulignant l’intérêt des entreprises pour une meilleure intégration du marché de l’énergie en Suisse avec celui de l’UE, ce qui pourrait offrir des opportunités économiques supplémentaires tout en améliorant la compétitivité énergétique du pays.

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