En Suisse, les augmentations salariales se font rares. Une enquête révèle que seuls 34 % des employés ont obtenu une revalorisation sans la réclamer.
Cette inertie, combinée à un sentiment de frustration chez les travailleurs, alimente une volonté croissante de mobilité professionnelle. Les employeurs, conscients des attentes, promettent des ajustements, mais les chiffres traduisent un décalage préoccupant entre les discours et les pratiques.
Une insatisfaction croissante parmi les salariés
D’après une enquête du cabinet Robert Walters, le paysage salarial suisse est marqué par une faible progression des revenus. Un tiers des salariés n’ayant pas demandé d’augmentation n’ont rien obtenu, tandis que 14 % ont vu leurs demandes refusées. Parmi ceux qui aspirent à une meilleure rémunération, 11 % ont dû se résoudre à changer d’employeur. Ce chiffre illustre l’ampleur des blocages auxquels les employés font face pour obtenir des conditions plus avantageuses.
Cette stagnation salariale a un impact direct sur la satisfaction au travail. Seuls 4 % des sondés se disent « très satisfaits » de leur rémunération actuelle, tandis que 36 % estiment que leur salaire est en deçà de leurs attentes. Cette frustration alimente une forte volonté de changement : près de la moitié des salariés envisagent de quitter leur poste si aucune augmentation ne leur est proposée en 2025. Ce constat met en lumière une tension croissante entre les aspirations des employés et les politiques des entreprises.
Les employeurs entre perception erronée et promesses d’ajustement
Du côté des employeurs, la perception semble déconnectée des réalités vécues par leurs équipes. 51 % des patrons pensent que leurs salariés sont satisfaits de leur rémunération, alors que l’enquête montre un mécontentement largement répandu. Seulement 30 % des dirigeants reconnaissent que leurs employés pourraient être insatisfaits. Ce fossé souligne un manque de dialogue interne ou une sous-estimation des attentes salariales.
Face à cette situation, 74 % des employeurs interrogés déclarent avoir l’intention d’augmenter les salaires en 2025. Si ces engagements traduisent une prise de conscience, ils restent soumis à des conditions économiques et à des priorités budgétaires parfois restrictives. Les promesses faites pour 2025 seront scrutées de près par des travailleurs de plus en plus attentifs à leurs perspectives d’évolution financière. Cette prise de conscience peut aussi être motivée par le besoin d’attirer et de fidéliser des talents dans un marché de l’emploi compétitif, où la qualité des rémunérations joue un rôle central. Les employeurs doivent donc ajuster leurs stratégies pour répondre aux attentes salariales croissantes et éviter une fuite des compétences.
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