L’évolution de l’emploi en Suisse est scrutée de près, notamment dans un contexte économique marqué par des incertitudes. Alors que la croissance reste positive, le ralentissement de l’ouverture de nouveaux postes pourrait indiquer un essoufflement à venir. Les chiffres du quatrième trimestre apportent un éclairage sur la dynamique actuelle du marché du travail et les tendances observées dans les principaux secteurs économiques.
Derrière ces statistiques, plusieurs facteurs influencent l’évolution du marché du travail. Si la progression du nombre d’emplois reste constante, la baisse significative des postes vacants traduit un assouplissement des tensions dans le recrutement. Cette tendance, couplée à des prévisions d’embauche plus prudentes, pourrait marquer un tournant dans la dynamique de l’emploi en Suisse.
Une progression modérée portée par le secteur tertiaire
Selon l’OFS, la Suisse comptait 5,534 millions d’emplois à la fin du quatrième trimestre 2024, soit 48 300 postes de plus qu’un an auparavant. L’essentiel de cette croissance a été enregistré dans le secteur tertiaire, qui a progressé de 1 %, représentant 41 600 nouveaux postes, pour un total de 4,4 millions d’emplois.
Le secteur secondaire, qui comprend l’industrie et la construction, a connu une augmentation plus limitée avec 6 700 postes supplémentaires, soit une hausse de 0,6 %, portant son effectif à 1,1 million d’emplois. En tenant compte des valeurs désaisonnalisées, le volume total de l’emploi a progressé de 6 500 postes (+0,1 %) par rapport au trimestre précédent, avec une hausse de 600 postes dans le secteur secondaire et de 5 800 dans le tertiaire.
Les emplois à temps plein ont atteint 4,315 millions de postes, affichant une hausse de 40 800 équivalents plein temps (+1 %) en un an. De son côté, l’emploi à temps partiel concernait 2,281 millions de personnes, dont 69,3 % de femmes. La proportion de femmes dans l’ensemble du marché du travail suisse était de 46,7 %.
Un recul marqué des postes vacants
L’un des faits marquants du dernier trimestre 2024 est la forte diminution du nombre de postes vacants. Selon Blue News, les entreprises ont signalé une baisse de 17,1 % par rapport à l’année précédente, une tendance qui a touché aussi bien le secteur secondaire (-17,5 %) que le tertiaire (-17 %).
Les places vacantes représentaient 1,6 % de l’ensemble des emplois en Suisse. Dans l’industrie et la construction, ce taux atteignait 1,9 %, tandis qu’il s’établissait à 1,5 % dans les services. Ce recul suggère que les employeurs rencontrent moins de difficultés à recruter du personnel qualifié, un constat renforcé par la diminution de 2,5 points de pourcentage des difficultés de recrutement sur un an, à 37,6 %.
Ce relâchement des tensions sur le marché du travail pourrait être lié à plusieurs facteurs, notamment une adaptation des entreprises aux conditions économiques ou un ralentissement des embauches, comme l’indiquent les prévisions des employeurs.
Des perspectives d’embauche plus prudentes
Les prévisions des entreprises en matière d’embauche traduisent une certaine retenue pour les mois à venir. D’après Swissinfo, l’indicateur des prévisions d’évolution de l’emploi a reculé de 0,9 % sur un an, s’établissant à 1,04.
La part des entreprises prévoyant d’augmenter leurs effectifs à court terme est passée de 12,5 % en 2023 à 11,7 % fin 2024. Parallèlement, celles envisageant une réduction de leur personnel ont vu leur proportion augmenter légèrement, passant de 4 % à 4,7 % sur un an.
