L’économie suisse freinée jusqu’en 2026 : le Seco revoit ses prévisions à la baisse

La Suisse connaîtra une croissance ralentie, indique le Seco, avec un PIB en dessous de la moyenne historique, affecté par les incertitudes mondiales et les tensions commerciales.

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L’économie mondiale traverse une période instable, et la Suisse n’échappe pas à ce ralentissement. D’après les analystes du gouvernement fédéral, le climat général d’incertitude pèse sur la conjoncture helvétique, affectant la confiance des investisseurs et la dynamique des échanges commerciaux. Cette situation s’explique notamment par les tensions géopolitiques persistantes, la fragilité des marchés financiers et les craintes liées à d’éventuelles restrictions commerciales.

Dans ce cadre, le Seco a révisé à la baisse ses prévisions de croissance. Comme l’indique la Radio Télévision Suisse (RTS), initialement estimée à 1,5 % pour 2025 et 1,7 % pour 2026, la progression du PIB suisse devrait finalement atteindre 1,4 % en 2025 et 1,6 % l’année suivante. Ces chiffres traduisent une dynamique économique en retrait par rapport à la moyenne historique de 1,8 %, indiquant une prolongation de la phase de croissance modérée amorcée ces dernières années.

Des secteurs sous tension et une demande intérieure en soutien

Si certains pans de l’économie suisse continuent d’afficher une certaine résilience, d’autres rencontrent davantage de difficultés. Le communiqué des autorités fédérales précise que la croissance au quatrième trimestre 2024 a été principalement portée par le secteur des services et l’industrie chimique et pharmaceutique, alors que d’autres branches de l’industrie manufacturière ont stagné. Les experts du Seco, estiment que cette tendance devrait se prolonger, notamment en raison du ralentissement de la demande internationale.

Malgré cette situation, la consommation intérieure devrait rester un facteur de stabilité. Comme l’indique le rapport du Seco relayé par le site officiel de l’administration, la faiblesse de l’inflation, estimée à 0,3 % en 2025 et 0,6 % en 2026, contribuera à soutenir les dépenses des ménages. Par ailleurs, une légère hausse de l’emploi est attendue, ce qui pourrait limiter les effets négatifs du ralentissement économique sur le pouvoir d’achat et le niveau de vie.

Un marché du travail sous pression et des risques accrus

Le marché du travail devrait connaître quelques ajustements au cours des deux prochaines années. Selon les données publiées par l’organe fédéral en charge des prévisions économiques, le taux de chômage devrait atteindre en moyenne 2,8 % en 2025 et 2026, soit une hausse par rapport aux estimations de décembre qui tablaient sur 2,7 %. Cette augmentation, bien que modérée, traduit une prudence accrue des entreprises face aux incertitudes économiques.

Les risques pesant sur l’économie suisse restent nombreux. D’après le Seco, l’éventualité d’une escalade des tensions commerciales mondiales pourrait avoir un impact direct sur le commerce extérieur du pays. À l’inverse, des mesures de relance budgétaire en Europe, à l’image du plan envisagé par l’Allemagne, pourraient favoriser une reprise plus rapide des exportations suisses.

L’administration économique helvétique met également en garde contre les menaces liées aux conflits au Proche-Orient et en Ukraine, qui pourraient affecter la stabilité des marchés financiers et renforcer la volatilité du franc suisse. En outre, une inflation persistante à l’international risque de retarder l’assouplissement des politiques monétaires, ce qui compliquerait davantage le climat économique. Dans ce contexte, les économistes restent prudents quant aux perspectives de reprise, estimant que la Suisse devra composer avec une croissance modérée au moins jusqu’en 2026.

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