L’inégalité des richesses en Suisse devient un problème de plus en plus visible. Malgré la réputation du pays pour son niveau de vie élevé et son économie stable, l’écart se creuse davantage.
Werner Vontobel, économiste de renom, avertit que les fractures sociales entre les riches et les pauvres sont en train de se creuser plus, une tendance qui risque d’avoir des conséquences graves sur la cohésion sociale du pays. Selon lui, les politiques actuelles ne suffisent pas à inverser cette tendance.
La Suisse face à un écart croissant entre les plus riches et les plus pauvres
En Suisse, traditionnellement perçue comme un bastion de prospérité, les inégalités sociales prennent des proportions inquiétantes. Werner Vontobel souligne que les effets de la pandémie et des crises économiques récentes ont exacerbé cette situation, laissant les plus vulnérables dans une situation encore plus précaire. Si le pays reste un des plus riches au monde, il faut néanmoins constater que les écarts de richesse entre les différentes classes sociales ne cessent d’augmenter.
Les plus riches bénéficient d’un système de taxation favorable et d’opportunités économiques multiples, qui leur permettent non seulement de préserver leur patrimoine, mais aussi de l’accroître. Ces inégalités sont visibles dans l’accès à des biens fondamentaux comme le logement, l’éducation ou les soins de santé, qui deviennent de plus en plus inaccessibles pour une partie de la population. Parallèlement, les salaires stagnent dans les classes moyennes et inférieures, alors que les prix des biens de consommation augmentent de manière continue.
Les données récentes sur la répartition des revenus et des patrimoines en Suisse montrent un écart grandissant entre les groupes les plus riches et les plus pauvres. Si le revenu médian en Suisse reste élevé par rapport à d’autres pays, cette moyenne masque des différences abyssales : une petite partie de la population concentre une grande partie des richesses, tandis qu’une autre se retrouve enfermée dans des situations économiques difficiles.
Des solutions pour réduire les inégalités en Suisse : l’appel de Vontobel
Face à cette situation, Werner Vontobel plaide pour des réformes fiscales profondes pour redistribuer les richesses plus équitablement. Il propose, entre autres, une augmentation des impôts sur les grandes fortunes et une révision du système fiscal pour mieux tenir compte des disparités de richesse. Une telle approche permettrait, selon lui, de redistribuer les richesses de manière plus équilibrée, tout en finançant des programmes sociaux pour les plus défavorisés.
Vontobel met également l’accent sur la nécessité de renforcer les politiques sociales pour soutenir les travailleurs précaires et ceux qui n’ont pas accès à des formations adéquates pour s’adapter aux évolutions du marché du travail. L’éducation doit devenir un levier pour réduire les inégalités dès le plus jeune âge. En Suisse, les écarts d’accès à une éducation de qualité sont un facteur déterminant dans la reproduction des inégalités sociales, et la mise en place de mesures pour favoriser l’égalité des chances serait un pas dans la bonne direction.
L’économiste souligne également la nécessité d’un renforcement des protections sociales, particulièrement pour les secteurs les plus vulnérables, tels que les travailleurs temporaires ou ceux exerçant des métiers mal rémunérés. Le système de protection sociale suisse, bien que solide, ne parvient pas à combler suffisamment les écarts de richesse, notamment dans les régions où la pauvreté est plus marquée.
L’un des points centraux de son discours reste la solidarité sociale et la nécessité d’une approche collective face aux défis économiques. Pour que la Suisse ne devienne pas un pays à deux vitesses, il est impératif de repenser l’équité dans la répartition des ressources. Cela nécessite des changements radicaux dans la manière dont l’économie est organisée et, surtout, une volonté politique forte pour garantir que les plus riches contribuent de manière équitable à l’effort collectif.