En 2023, la durée moyenne de la vie professionnelle en Suisse atteint 42,7 ans, plaçant le pays au sommet des statistiques européennes en matière de longévité au travail.
Ce phénomène de longévité au travail est soutenu par des choix individuels et des politiques spécifiques qui influencent la carrière professionnelle des Suisses, même au-delà de l’âge de la retraite. En effet, une étude récente révèle que, malgré un rejet des modifications législatives concernant l’âge de la retraite, un nombre significatif de citoyens continue de travailler, sous certaines conditions favorables.
Une durée de vie professionnelle supérieure à la moyenne européenne
La Suisse affiche une longévité professionnelle de 42,7 ans, dépassant de cinq ans la moyenne européenne de 37,7 ans, selon les données d’Eurostat. Ce chiffre se compare favorablement aux autres pays européens, avec des nations comme l’Islande, les Pays-Bas et la Suède présentant des durées de vie active encore plus longues. Le Danemark complète le top cinq avec une moyenne de 41,3 ans. En revanche, les pays comme l’Italie, la Roumanie et la Turquie ont des durées de vie professionnelle beaucoup plus courtes, respectivement 32,9, 32,2 et 29,9 ans.
Depuis le début du siècle, la durée de la vie professionnelle en Suisse a augmenté de 7 %, passant de 39,8 ans en 2000 à 42,7 ans en 2023. Cette tendance à la hausse est également visible dans d’autres régions européennes, bien que la pandémie de Covid-19 ait eu un impact limité, réduisant la durée de la vie professionnelle de seulement 0,7 an entre 2019 et 2022.
Le choix du travail au-delà de l’âge de référence
Une étude menée par Swiss Life révèle que près d’un quart des Suisses continuent de travailler au-delà de l’âge de la retraite. Ce phénomène est particulièrement marqué chez les personnes âgées de 50 à 63 ans, qui seraient prêtes à prolonger leur carrière si les conditions de travail et les aspects financiers étaient favorables. En effet, en Suisse, entre 180 000 et 200 000 personnes de 65 ans et plus sont encore actives, principalement à temps partiel, au moins une heure par semaine, et souvent dans de très petites entreprises.
Sur le plan international, la Suisse affiche un taux de participation élevé des personnes âgées de 65 ans et plus, bien que ce taux ait stagné ces dernières années. Comparée aux pays de l’OCDE, la Suisse se classe au-dessus de la moyenne, mais les taux de participation restent relativement stables par rapport à la croissance continue observée dans d’autres nations voisines.
Les travailleurs suisses âgés ont une préférence marquée pour les emplois à temps partiel et les activités indépendantes. Environ la moitié de ceux qui travaillent au-delà de la retraite sont engagés dans des activités indépendantes ou des entreprises familiales. Cette tendance contraste avec les personnes plus jeunes, où le taux d’activité indépendante est beaucoup plus faible.
En outre, le taux d’activités des seniors varie également selon la région et le niveau d’éducation, avec une plus grande participation observée en Suisse alémanique par rapport à la Suisse romande et italophone. Les personnes en bonne santé et satisfaites de leur environnement de travail sont plus susceptibles de prolonger leur actualité.
Toutefois, malgré un rejet clair par la population d’un relèvement de l’âge de la retraite, le débat sur la durabilité du système de prévoyance vieillesse demeure pertinent. Le Conseil fédéral doit proposer d’ici 2026 des mesures pour assurer la pérennité de la retraite.