Ces deux cantons suisses refusent l’instauration d’un salaire minimum

Soleure et Bâle-Campagne ont rejeté l’instauration d’un salaire minimum, respectivement à 58 % et 51,4 % des voix. Malgré le soutien des partis de gauche, les électeurs ont suivi les recommandations de leurs gouvernements cantonaux et de leurs parlements, qui s’étaient opposés aux initiatives. Pendant que cinq cantons suisses appliquent déjà un salaire minimum, cette votation montre que la question demeure controversée.

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Ces deux cantons suisses refusent l’instauration d’un salaire minimum | Econostrum.info - Suisse

La question du salaire minimum est un sujet de débat récurrent en Suisse. Contrairement à d’autres pays, où cette mesure est imposée au niveau national, la Suisse laisse aux cantons le choix d’adopter ou non un revenu plancher. Actuellement, Genève, Neuchâtel, le Jura, Bâle-Ville et le Tessin appliquent déjà un salaire minimum, tandis que des initiatives ont été déposées dans Fribourg et Vaud.

Dans ce contexte, Soleure et Bâle-Campagne étaient appelés à se prononcer sur l’instauration d’un seuil salarial obligatoire. La proposition visait principalement à améliorer la rémunération des travailleurs percevant moins de 4 000 francs suisses par mois à Soleure ou moins de 22 francs de l’heure à Bâle-Campagne, notamment dans les secteurs du nettoyage, du commerce de détail, de la restauration, de l’horticulture et des salons de coiffure.

Une opposition marquée des autorités cantonales et de la droite

Dans les deux cantons, le gouvernement et la majorité parlementaire s’étaient fermement opposés à ces initiatives. À Soleure, le parlement cantonal avait rejeté la proposition par 67 voix contre 29, seuls le Parti socialiste et les Vert-e-s la soutenant. L’initiative socialiste promettait d’« améliorer rapidement et efficacement » la situation des employés les plus précaires, mais ses détracteurs ont privilégié une approche laissant plus de place aux conventions collectives de travail plutôt qu’à une obligation légale.

À Bâle-Campagne, le projet porté par les syndicats visait à imposer un salaire horaire minimum de 22 francs pour tous les employés. Cette mesure allait plus loin que celle en vigueur à Bâle-Ville depuis juillet 2022, où certains travailleurs bénéficiant de conventions collectives de travail ne sont pas concernés par l’obligation du salaire minimum. L’initiative proposait toutefois des exceptions pour les apprentis, les entreprises familiales, les stages temporaires et les jobs de vacances pour les jeunes. Malgré ces ajustements, le parlement et le gouvernement ont recommandé de rejeter la mesure, ce que les électeurs ont suivi à 51,4 %.

Des décisions qui contrastent avec d’autres cantons suisses

Si ces deux cantons ont choisi de refuser l’instauration d’un salaire minimum, cinq cantons suisses l’ont déjà adopté. À Genève, le salaire minimum est en vigueur depuis 2020, devenant le plus élevé du monde à 23 francs de l’heure. À Neuchâtel et au Jura, il a été instauré après des décisions du Tribunal fédéral, confirmant la légalité d’une telle mesure.

Par ailleurs, les villes de Zurich et Winterthour (ZH) ont récemment approuvé l’instauration d’un salaire minimum au niveau communal. Toutefois, cette décision a été contestée et annulée par le tribunal administratif zurichois, qui a estimé qu’elle allait à l’encontre du droit cantonal. Les deux municipalités ont fait appel de cette décision devant le Tribunal fédéral, prolongeant ainsi un débat qui continue de diviser le pays.

Les résultats de cette votation confirment ainsi que l’introduction d’un salaire minimum reste une question sensible en Suisse, avec des positions divergentes entre les cantons. Tandis que certains privilégient des accords entre employeurs et employés, d’autres choisissent d’encadrer les rémunérations par une loi cantonale.

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