Les députés suisses en faveur d’un durcissement des règles bancaires après la crise de Credit Suisse

Le Parlement suisse a approuvé un rapport pour durcir les règles bancaires, deux ans après la crise de Credit Suisse, afin de renforcer la stabilité financière.

Publié le
Lecture : 3 min
Credit Suisse
Les députés suisses en faveur d’un durcissement des règles bancaires après la crise de Credit Suisse | Econostrum.info - Suisse

La crise de Credit Suisse en mars 2023 a révélé de profondes failles dans la régulation bancaire en Suisse. Alors qu’une panique généralisée avait frappé les marchés financiers suite à l’effondrement de plusieurs banques américaines, la deuxième plus grande banque du pays a frôlé la faillite. Le rachat in extremis par UBS pour 3 milliards de francs suisses a été une solution d’urgence. Deux ans après cet épisode, les parlementaires suisses ont adopté un rapport proposant un durcissement des règles bancaires pour éviter la répétition d’une telle crise, indique Blick.

Les autorités suisses ont fait l’objet de critiques pour leur gestion de la crise de Credit Suisse. Malgré la réaction rapide des régulateurs, les défaillances mises en évidence ont conduit les parlementaires à estimer qu’il était nécessaire de revoir en profondeur la réglementation pour mieux protéger le secteur bancaire et l’économie helvétique.

Un rapport parlementaire pour un renforcement des règles bancaires

Le rapport adopté par le Parlement le 18 mars 2025 contient plusieurs recommandations visant à renforcer les règles bancaires en Suisse. Après une enquête détaillée menée par une commission parlementaire sur la gestion de la crise de Credit Suisse, le rapport propose d’imposer de nouvelles restrictions concernant les bonus des dirigeants bancaires, d’augmenter les exigences relatives aux fonds propres des établissements financiers et de renforcer les pouvoirs de la Finma, l’autorité de régulation du secteur bancaire.

Ces propositions ont été validées à l’unanimité par les députés, ce qui permet désormais au gouvernement de poursuivre l’élargissement de la régulation bancaire. L’un des enjeux majeurs est de réduire les risques liés à la taille des institutions financières, et la fusion UBS-Credit Suisse a renforcé cette problématique. Emmanuel Amoos, député socialiste, a souligné que « la taille désormais XXL d’UBS représente l’un des plus grands risques pour la prospérité et la stabilité de notre pays », rapporte Blick.

La crise de Credit Suisse et la réponse des autorités suisses

La crise de Credit Suisse, qui a éclaté en mars 2023, a été déclenchée par une combinaison de facteurs internes et externes, notamment la faillite de plusieurs banques américaines. Cette situation a entraîné une panique sur les marchés financiers, plongeant Credit Suisse dans une tourmente qui a failli la faire sombrer.

Pour éviter une crise systémique, les autorités suisses ont pris la décision de sauver la banque en négociant son rachat par UBS pour 3 milliards de francs suisses. Karin Keller-Sutter, la ministre des Finances, a précisé que les mesures de régulation proposées ne garantissent pas une prévention absolue des crises, car « chaque crise ne se déroule pas avec le même scénario ». Toutefois, elle a insisté sur le fait que les réformes visent à « réduire clairement » la probabilité de futures crises et à garantir la mise en place « d’options crédibles » en cas de nouvelles turbulences économiques.

La gestion de la crise a aussi révélé des lacunes dans les moyens de la Finma, notamment en comparaison avec d’autres autorités de régulation internationales. Bien que la Finma ait joué un rôle central dans la gestion de la crise, elle a été critiquée pour son manque de ressources, ce qui a alimenté les propositions visant à renforcer ses capacités d’intervention pour prévenir et gérer les crises financières futures.

Le durcissement des règles bancaires pour la stabilité du système financier

Les réformes proposées ont pour objectif de renforcer la résilience du système bancaire suisse face aux crises économiques mondiales. Parmi les recommandations figurent des mesures visant à augmenter les fonds propres des banques, afin qu’elles disposent de ressources suffisantes en cas de perturbations financières. Le rapport propose également de limiter les bonus des dirigeants bancaires, une mesure visant à réduire les incitations à la prise de risques excessifs.

Ces propositions visent à éviter qu’une institution financière, comme UBS après sa fusion avec Credit Suisse, ne devienne un facteur de risque trop important pour la stabilité de l’économie nationale. Le gouvernement, en mettant en œuvre ces réformes, espère garantir que les grandes banques restent suffisamment solides pour faire face aux crises futures sans compromettre l’ensemble du système financier.

Laisser un commentaire

Share to...