Le directeur général de Groupe E, Jacques Mauron, quitte ses fonctions avec effet immédiat. Cette décision, annoncée comme prise d’un commun accord avec le conseil d’administration, suscite de vives interrogations dans les milieux politiques fribourgeois.
Ce départ inattendu intervient dans un contexte de turbulences pour l’énergéticien fribourgeois, déjà confronté à un plan social d’envergure. Des voix s’élèvent pour critiquer la gouvernance de l’entreprise et réclamer un audit externe sur son fonctionnement.
Un départ surprise officialisé sans explications concrètes
L’annonce du départ immédiat de Jacques Mauron, directeur général de Groupe E depuis novembre 2019, a été relayée par le groupe fribourgeois vendredi. L’entreprise évoque la « nécessité d’une transformation organisationnelle » ainsi que les « enjeux futurs du monde de l’énergie » pour expliquer ce changement de direction.
Entré chez Groupe E en 2004, Mauron avait permis à la société de se positionner comme un acteur de la transition énergétique en Suisse occidentale, rapporte la RTS.
C’est Alain Sapin, directeur du secteur Énergie électrique, qui assure désormais l’intérim à la direction générale, tandis que Johann Ruffieux, responsable Approvisionnement et négoce, prend temporairement la relève de Sapin.
Une gouvernance fragilisée et des critiques politiques ouvertes
Ce départ soudain n’a pas tardé à faire réagir au sein du Parlement fribourgeois. L’annonce a été perçue comme un choc par plusieurs élus, qui évoquent un événement « inquiétant », « inattendu » ou encore « bizarre ». Pour François Ingold, député vert, le conseil d’administration serait en situation de « déroute et panique ».
Plusieurs parlementaires, tant à gauche qu’à droite, s’interrogent sur la stratégie du conseil d’administration. Certains estiment que Jacques Mauron aurait servi de fusible pour calmer les critiques. Antoinette de Weck, députée PLR, déplore notamment la surreprésentation de personnalités politiques au sein du conseil, au détriment de compétences managériales et techniques.
Un contexte social sous tension avec un plan de licenciements
Le départ de Jacques Mauron intervient sur fond de restructuration sociale. Groupe E avait annoncé un plan social impliquant initialement 188 suppressions de postes, finalement ramenées à 168 licenciements, dont 61 dans le canton de Fribourg. Cette décision a provoqué une forte inquiétude chez les salariés et une contestation dans les milieux syndicaux.
Avant même l’annonce du départ du directeur, plusieurs députés avaient déjà déposé un mandat demandant la réalisation d’un audit externe. L’objectif est de clarifier les responsabilités et d’évaluer la nécessité d’autres changements dans la gouvernance de l’entreprise.








