Et si le demi-tarif devenait la règle pour tous les passagers suisses ?

Une élue suisse propose d’étendre le tarif réduit des CFF à tous, une mesure soutenue à gauche mais jugée trop coûteuse par le Conseil fédéral.

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CFF
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Une motion déposée au Parlement suisse remet en question le modèle de tarification actuel des CFF. Marionna Schlatter propose de supprimer l’abonnement demi-tarif et d’appliquer un tarif réduit à tous les usagers.

Le débat est lancé : faut-il généraliser les billets à demi-tarif pour encourager une mobilité plus durable ? Cette initiative politique s’inscrit dans un contexte où les coûts des transports publics sont jugés trop élevés, notamment pour les usagers occasionnels.

Une réforme pour rendre les transports publics plus équitables

Marionna Schlatter, députée écologiste zurichoise, a déposé une motion visant à supprimer l’abonnement demi-tarif des CFF, un dispositif actuellement payant qui permet de voyager à moitié prix sur le réseau ferroviaire suisse.

Elle propose à la place d’instaurer un tarif réduit généralisé pour tous les usagers. L’objectif, selon elle, est de récompenser ceux qui choisissent une mobilité respectueuse du climat plutôt que de les pénaliser.

Elle critique le système tarifaire actuel, qu’elle juge dissuasif pour les personnes qui n’utilisent le train que ponctuellement. Selon elle, la tarification actuelle constitue un frein à l’adoption des transports publics. Cette initiative sera examinée lors de la session d’été du Parlement suisse en juin, rapporte 20 Minutes.

Une proposition coûteuse qui divise les partis politiques

Le Conseil fédéral rejette fermement la proposition. Il estime que la suppression de l’abonnement demi-tarif entraînerait une perte de recettes de 500 millions de francs. À cela s’ajouteraient 200 millions de francs dus à la baisse des prix des billets, soit un déficit total de 700 millions.

Le gouvernement souligne que cette mesure ne pourrait être financée que par une hausse de la fréquentation ou par un recours accru aux fonds publics. Il met également en garde contre les coûts d’infrastructure supplémentaires que générerait une augmentation de la demande.

À gauche, la motion reçoit un accueil favorable. David Roth, élu socialiste de Lucerne, soutient l’initiative et souligne que le coût actuel des transports publics dissuade les automobilistes de délaisser leur voiture, même occasionnellement.

En revanche, à droite, la proposition est rejetée. Nadja Umbricht Pieren, de l’UDC, estime que cette mesure serait financièrement insoutenable et injuste envers les automobilistes, qui financent déjà les transports publics par leurs impôts.

Une mesure qui s’inscrit dans une volonté de transition écologique

Pour Marionna Schlatter, cette réforme s’inscrit dans une vision plus large d’une mobilité durable et équitable. Elle estime que la population suisse aspire à un changement de modèle, notamment en matière de transports.

Elle se réfère au récent rejet populaire du projet d’élargissement des autoroutes pour illustrer un virage en faveur d’une mobilité moins dépendante de la voiture.

Selon elle, la généralisation du tarif réduit constituerait une mesure incitative forte pour encourager les citoyens à utiliser les transports en commun. Cette position est partagée par une partie de la gauche, qui y voit un levier pour favoriser le report modal de la route vers le rail. Cette proposition ne vise pas seulement une baisse des prix mais aussi une transformation structurelle de la politique de mobilité en Suisse.

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