En 2024, près de 700 000 personnes ont déménagé en Suisse, ce qui représente moins de 10% de la population totale, un chiffre historiquement bas. Bien que ce taux soit inférieur à la moyenne des années précédentes, le phénomène reste important pour comprendre les dynamiques de l’immobilier et de la mobilité en Suisse.
Les destinations de ces déménagements sont variées, mais on constate des tendances claires, notamment un retour vers les grandes villes et une mobilité essentiellement locale. Alors que certains déménagements ont traversé de longues distances, la majorité des Suisses se déplacent dans un périmètre limité.
Les principales destinations des déménagements en Suisse
Le marché immobilier suisse reste fortement concentré autour de quelques grandes agglomérations. Les villes comme Lausanne, Zurich, Bâle et Neuchâtel attirent une grande partie des personnes qui ont déménagé en 2024, selon le dernier rapporte de l’Office fédéral de la statistique. Ces destinations urbaines ont vu des taux de déménagements supérieurs à la moyenne nationale. À Lausanne, Zurich, Bâle et Neuchâtel, environ 12% de la population a changé de logement, un chiffre qui témoigne de l’attractivité de ces zones urbaines. La mobilité est donc marquée par un afflux de personnes dans les centres urbains, qui continuent de concentrer de nombreuses opportunités professionnelles et une offre de services plus développée.
Dans les petites communes, les déménagements sont également nombreux, mais en proportion de la population locale. À Campo Vallemaggia, dans le Tessin, 25% des habitants ont déménagé en 2024. Toutefois, cette statistique est quelque peu extrême, étant donné que la commune compte moins de 50 habitants. Cela souligne une tendance particulière des petites localités où des changements importants peuvent affecter une petite population. En revanche, les villes restent les lieux d’attraction principaux, tant pour les habitants des communes périphériques que pour les Suisses provenant de zones rurales.
Les destinations des déménagements ne se limitent pas uniquement aux grandes villes. En effet, des communes voisines attirent également les habitants qui quittent les centres urbains. Les Lausannois préfèrent déménager dans les villes voisines comme Renens, Pully ou Prilly, tandis que les Genevois se déplacent souvent vers Vernier, Lancy ou Carouge. Ces mouvements témoignent d’une volonté de se rapprocher de l’effervescence urbaine tout en bénéficiant de coûts de logement potentiellement plus abordables dans les communes périphériques.
Les types de déménagements et les distances parcourues
Les déménagements en Suisse, bien que nombreux, restent généralement localisés. En moyenne, la distance parcourue par les personnes ayant changé de logement en 2024 était de 13,4 kilomètres, ce qui souligne que la plupart des Suisses préfèrent rester dans leur région géographique. Plus d’un tiers des personnes qui ont déménagé sont restées dans la même commune, et ces déménagements intra-communaux reflètent une forte stabilité géographique.
Cette tendance à la mobilité locale se vérifie également lorsqu’il s’agit de changer de commune. Même lorsqu’il y a un déménagement intercommunal, les Suisses restent souvent dans la même région. C’est notamment le cas des habitants de Zurich qui migrent fréquemment vers Bâle ou Berne, ou encore des Fribourgeois qui s’installent dans des villes comme Villars-sur-Glâne ou Marly. En revanche, les déménagements entre régions linguistiques restent rares, représentant seulement 2% des déplacements en 2024. Cela montre que la frontière linguistique reste un facteur majeur dans la mobilité géographique des Suisses. Les déménagements internationaux, cependant, sont plus fréquents, représentant 13% des cas en 2024. Les Suisses ont tendance à chercher des opportunités de logement à l’étranger, notamment en France ou en Allemagne, où les prix de l’immobilier peuvent être plus compétitifs.
Certaines destinations de déménagement sont plus inhabituelles, comme celle de trois habitants de Kandersteg, dans le canton de Berne, qui ont choisi de s’installer à Collina d’Oro, près de Lugano, dans le canton du Tessin, selon Watson. Ce type de déménagement inter-cantonal, bien que relativement rare, démontre que certains Suisses sont prêts à franchir des frontières régionales importantes pour améliorer leur qualité de vie ou saisir de nouvelles opportunités économiques.








