L’épidémie de grippe 2025 commence à prendre de l’ampleur en Suisse, avec un démarrage plus tôt que d’habitude. Alors que l’activité liée au Covid-19 a diminué après un pic de contaminations en octobre, c’est la grippe qui fait son apparition.
Cette situation soulève des préoccupations parmi les experts en raison de la précocité de l’épidémie, un facteur qui pourrait entraîner une intensification des cas dans les semaines à venir. Les autorités sanitaires suisses, en particulier l’Office fédéral de la santé publique (OFSP), surveillent de près l’évolution de la situation et insistent sur l’importance de la vaccination, notamment pour les personnes à risque.
Une épidémie qui démarre plus tôt et plus intensément
Le début de l’épidémie de grippe 2025 est particulièrement précoce, une tendance déjà observée dans d’autres pays comme la Grande-Bretagne et le Japon, où l’épidémie a commencé trois à quatre semaines avant la normale. En Suisse, bien que l’intensité de la vague ne soit pas encore aussi marquée, les signes d’une épidémie en cours sont de plus en plus évidents. Selon le dernier rapport de l’OFSP, une hausse de la charge virale dans les eaux usées, ainsi qu’une augmentation des cas confirmés de grippe, ont été observées. La situation est particulièrement préoccupante chez les jeunes enfants, un groupe qui semble plus vulnérable cette année.
Les données du réseau médical Sentinella, qui repose sur des médecins volontaires pour surveiller la propagation de la grippe, signalent une accélération des cas. Ana Rita Gonçalves Cabecinhas, microbiologiste et responsable adjointe du Centre national de référence de l’influenza (CNRI), a confirmé que le nombre de cas de grippe augmentait « vite et régulièrement », relate Watson. Ce phénomène précoce interroge les virologues, qui soulignent que l’apparition de l’épidémie dans certains pays a été plus intense, suggérant un potentiel de propagation rapide de la maladie. « Le début de l’épidémie ne semble pas aussi marqué en Suisse, mais il est encore trop tôt pour faire des prédictions », avertit Gonçalves Cabecinhas.
Le vaccin : une protection contre les formes graves malgré les incertitudes
La question de l’efficacité du vaccin contre la grippe 2025-2026 est un point central de la discussion cette année. Avec l’émergence de nouvelles variantes du virus, comme le « sous-clade K » du H3N2, l’efficacité du vaccin pourrait être réduite. Ce sous-clade a été identifié cet été et a largement contribué à l’épidémie sévère observée en Australie. Il domine désormais au Royaume-Uni, et bien que son impact en Suisse ne soit pas encore totalement confirmé, il est probable qu’il soit également présent.
Les séquençages effectués par les autorités sanitaires suisses visent à confirmer la présence de cette variante, qui pourrait avoir une influence importante sur l’évolution de l’épidémie. Toutefois, même si le vaccin n’offre pas une protection optimale contre cette souche spécifique, il demeure un moyen efficace de prévenir les formes graves de la maladie. Selon une analyse préliminaire publiée par l’agence sanitaire britannique, le vaccin offre une protection contre les formes graves de la grippe de 70% chez les enfants et de 30 à 40% chez les adultes. Bien que ce taux ne soit pas parfait, il reste suffisant pour réduire les risques de complications graves, notamment pour les populations à risque.
L’OFSP recommande vivement la vaccination pour les groupes vulnérables, tels que les personnes de plus de 65 ans, les femmes enceintes, les enfants prématurés et les personnes atteintes de maladies chroniques. Ces groupes, qui sont plus susceptibles de développer des complications graves, sont particulièrement visés par la vaccination annuelle contre la grippe. En outre, la vaccination contre la grippe peut être administrée simultanément avec celle contre le Covid-19, ce qui permet une double protection pour les personnes à risque.








