La décision de la CSS marque une victoire pour les assurés privés, après plusieurs mois de tensions liées aux remboursements partiels. En janvier 2025, plusieurs caisses d’assurance maladie avaient commencé à restreindre la prise en charge des soins dans des établissements privés en raison de l’absence d’accords tarifaires.
Le retour des remboursements complets concerne principalement les patients des cliniques Générale-Beaulieu, des Grangettes, La Colline, et de l’Hôpital de la Tour, dans le canton de Genève. Cette mesure survient après une pression croissante des patients et des médecins, notamment dans les cantons de Genève et de Vaud, touchés par ces restrictions, rapporte Blick.
Un mécontentement croissant
La situation des assurés privés s’est détériorée au début de l’année 2025, lorsque plusieurs assurances maladie ont commencé à restreindre ou suspendre la prise en charge de soins dans certaines cliniques privées en raison de l’absence d’accords tarifaires. Cette décision a plongé de nombreux patients dans une situation financière précaire, notamment ceux des cliniques privées genevoises, où les frais médicaux sont souvent élevés. Nombre d’entre eux se sont retrouvés contraints d’avancer des sommes conséquentes pour des soins qui auraient normalement dû être couverts par leur assurance complémentaire.
En particulier, les assurés des cliniques telles que la Générale-Beaulieu ont dû faire face à des frais imprévus, ce qui a conduit à une intensification du mécontentement. Cette situation a mis les assureurs sous pression, notamment les autorités genevoises, qui ont été interpellées par les médecins et les assurés. En réponse, le conseiller d’État genevois, Pierre Maudet, a réuni les assureurs et leur a donné un ultimatum pour trouver une solution, ce qui a contribué à la décision de la CSS de rétablir les remboursements complets.
Une révision partielle mais bienvenue des remboursements
La décision de la CSS de revenir à une prise en charge totale des frais médicaux dans certaines cliniques genevoises marque un tournant. En effet, après avoir suspendu ou réduit la prise en charge des soins dans plusieurs établissements privés, la CSS a décidé de réintégrer la clinique Générale-Beaulieu, mais également les cliniques des Grangettes, La Colline et l’Hôpital de la Tour, touchant environ 900 assurés genevois.
Toutefois, cette décision reste partielle, car elle ne concerne que certains modèles d’assurance. Les assurés ayant souscrit à des contrats comme myFlex Premium, Optima+ ou Hospitalisation demi-privée pourront bénéficier d’un remboursement complet, mais ce n’est pas le cas pour tous les produits hospitaliers. Les autres assurés devront encore faire face à des limitations dans la prise en charge de certains soins, notamment pour les opérations pratiquées dans des établissements privés non couverts par les modèles spécifiques, précise le média helvétique.
Il est également important de souligner que, bien que la CSS ait réintégré ces remboursements, elle pourrait réintroduire des restrictions dans le futur, suite à un prochain contrôle par la FINMA, l’autorité de surveillance des marchés financiers. Cette incertitude reste présente, et certains assurés pourraient se retrouver à nouveau confrontés à des frais non couverts, en fonction des futures négociations tarifaires, précise la source.
Les enjeux des accords tarifaires et la suite des négociations
Un autre aspect clé de cette situation réside dans les accords tarifaires entre les caisses d’assurance et les médecins des cliniques privées. En effet, la CSS a précisé qu’elle attend toujours que les médecins indépendants des établissements privés respectent une grille tarifaire conforme, conformément aux exigences de la FINMA. Ce point reste crucial pour garantir la durabilité des remboursements complets à l’avenir.
Isabelle Tasset, porte-parole de la CSS, a rappelé que tant que cet accord tarifaire n’est pas signé, la CSS ne pourra garantir une prise en charge totale pour tous les assurés. Cette situation met en lumière les tensions persistantes entre les cliniques privées, les assurances et les médecins, et soulève des questions sur l’avenir de la couverture santé complémentaire en Suisse. Si un tel accord est conclu, il permettrait de clarifier les coûts pour les assurés et d’éviter d’autres interruptions dans les remboursements à l’avenir.
