La croissance économique de la Suisse a considérablement ralenti au troisième trimestre 2024, affichant une progression de seulement 0,2 %, selon une estimation préliminaire du Secrétaire d’Etat à l’économie (Seco).
La croissance suisse freinée par l’industrie au troisième trimestre
L'économie suisse a enregistré une croissance de seulement 0,2 % au troisième trimestre 2024, selon une estimation préliminaire publiée par le Secrétariat d'État à l'économie (Seco). Ce résultat marque une nette baisse par rapport aux 0,5 % observés au trimestre précédent et se situe au bas des prévisions des économistes, qui anticipaient une progression entre 0,2 % et 0,4 %.
La faiblesse de l'industrie a été identifiée comme la principale raison de ce ralentissement, compensant à peine la croissance observée dans le secteur des services. Face à cette dynamique économique morose, les experts estiment que la Banque nationale suisse (BNS) pourrait envisager de nouveaux assouplissements de sa politique monétaire pour soutenir l'économie.
Un environnement difficile pour l'industrie suisse
Le secteur industriel suisse fait face à plusieurs défis majeurs. Parmi eux, une forte baisse des commandes venant de Chine et d'Allemagne, deux marchés clés, ainsi qu'une chute de la consommation chinoise dans le domaine de l'horlogerie. Parallèlement, l'appréciation continue du franc suisse par rapport à l'euro accentue les difficultés des entreprises exportatrices, rendant leurs produits moins compétitifs sur les marchés internationaux. Des organisations patronales, telles que Swissmem, représentant l'industrie mécanique et électrotechnique, ou encore des associations horlogères, ont exprimé leur inquiétude et appelé la Banque nationale suisse (BNS) à agir contre la force de la monnaie nationale.
Dans ce contexte, la politique monétaire de la BNS est sous les projecteurs. Depuis mars, la banque centrale a déjà réduit son taux directeur à trois reprises, dans l'objectif de soutenir l'économie. Selon Adrian Prettejohn, économiste chez Capital Economics, ce ralentissement économique pourrait pousser la BNS à poursuivre son assouplissement monétaire.
Des perspectives contrastées
Malgré ce troisième trimestre décevant, les perspectives ne sont pas totalement sombres. Le ministère de l'Économie maintient sa prévision de croissance annuelle pour 2024 à 1,2 %, hors événements sportifs. Une faible inflation et des hausses salariales devraient soutenir la consommation intérieure, ce qui pourrait contribuer à une reprise progressive dans les prochains mois.
Cependant, les experts soulignent que la faiblesse de la demande mondiale, en particulier dans la zone euro, principal débouché des exportations suisses, restera un frein important. Tandis que l'économie allemande affiche une légère progression de 0,2 % au troisième trimestre, le PIB de la zone euro a globalement mieux résisté avec une croissance de 0,4 %, offrant un contraste avec le ralentissement helvétique.
Le Seco doit publier des données plus détaillées le 29 novembre, fournissant une image plus précise des défis auxquels l'économie suisse est confrontée.