En 2024, les prix des biens immobiliers en Suisse ont enregistré une légère hausse, avec une augmentation annuelle de 2 % pour les appartements et de 1,2 % pour les maisons individuelles. Toutefois, cette progression masque un ralentissement global : le volume des transactions a chuté de 6 %, marquant ainsi la deuxième année consécutive de baisse. Les acheteurs et les vendeurs semblent encore hésiter, alimentant un climat de prudence qui s’étend sur l’ensemble du marché.
Malgré ces évolutions, la demande n’a pas permis de dynamiser le marché. Les biens immobiliers restent plus longtemps sur le marché, avec des délais de vente en hausse de 40 % par rapport à il y a deux ans. Cette situation reflète un déséquilibre persistant entre les attentes des vendeurs et les capacités des acheteurs.
Des contrastes régionaux marqués
Les disparités entre les régions suisses sont de plus en plus visibles. Certaines villes, comme Schaffhouse (+1,8 %) et Winterthour (+1,3 %), ont enregistré des hausses significatives des prix des appartements. Lausanne a également connu une légère progression de +0,7 %. À l’opposé, des villes comme Lugano (-0,7 %), Lucerne (-0,4 %) et Saint-Gall (-0,5 %) ont vu les prix reculer sur la même période.
Les variations sont tout aussi notables au niveau cantonal. Schaffhouse (+1,7 %), Genève (+0,8 %) et Zurich (+0,8 %) affichent une croissance des prix des appartements, tandis que Bâle-Ville (-2,0 %), Uri (-1,7 %) et Bâle-Campagne (-1,2 %) subissent des baisses importantes. Pour les maisons individuelles, les cantons du Jura et de Thurgovie (+1,2 %) ainsi que Genève et Schaffhouse (+0,9 %) affichent des hausses, tandis que Bâle-Ville (-2,0 %) et Bâle-Campagne (-1,0 %) enregistrent des reculs.
Une dynamique limitée par l’offre en 2025
Les perspectives pour 2025 restent prudentes. Les experts de RealAdvisor prévoient une croissance des prix qui suivra l’inflation, sans grands bouleversements. Les taux hypothécaires attractifs ne suffisent pas à compenser les contraintes d’offre, exacerbées par une activité de construction limitée. La stagnation des transactions et la prudence des acheteurs devraient donc se maintenir.
Le blocage persistant entre acheteurs et vendeurs freine toute dynamique, confirmant une tendance où l’immobilier suisse évolue dans une stabilité fragile. Jonas Wiesel, cofondateur de RealAdvisor, souligne que cette situation n’est pas près de changer, et que les acteurs du marché devront s’adapter à des conditions qui, à court terme, semblent figées.
