L’Union populaire relance le débat sur la gratuité des crèches à Genève. Avec une nouvelle initiative, le mouvement politique entend faire de la prise en charge des jeunes enfants un service public financé par l’État.
Ce projet, qui s’inscrit dans une logique d’égalité sociale, remet sur la table la question du financement de la petite enfance et des conséquences pour les contribuables. La population pourrait être amenée à voter sur cette proposition controversée.
Une revendication portée par l’Union populaire
L’Union populaire, un mouvement de gauche genevois, fait de la gratuité des crèches un enjeu central de sa politique sociale. Cette revendication n’est pas nouvelle : la formation militaire depuis plusieurs années pour un accès universel et sans frais aux structures d’accueil de la petite enfance. Selon ses membres, le coût actuel des crèches constitue un obstacle majeur pour de nombreuses familles, en particulier celles à revenus modestes, qui n’ont pas toujours les ressources nécessaires pour assumer cette dépense.
Les initiateurs estiment que le système actuel, basé sur une tarification en fonction des revenus, ne suffit pas à garantir un accès équitable. Ils dénoncent une inégalité persistante où certaines familles, même avec des revenus moyens, se voient contraintes de réduire leur activité professionnelle ou de renoncer à une place en crèche en raison des prix trop élevés. Les femmes sont particulièrement concernées par cette problématique, car souvent, ce sont elles qui font face à cette situation de compromis entre garde d’enfants et activité professionnelle. Pour l’Union populaire, l’objectif est clair : faire des crèches un service public gratuit, au même titre que l’école obligatoire, et ce, pour toutes les familles, agissant de leurs ressources financières.
Un financement qui fait débat
La question du financement de cette mesure divise profondément les acteurs politiques et économiques. L’Union populaire propose un investissement accumulé de l’État, qui se traduirait par une augmentation des dépenses publiques. Cette proposition est défendue comme un moyen de lutter contre l’inégalité sociale et de permettre aux familles de disposer de plus de liberté financière. Néanmoins, cette option suscite des critiques, notamment de la part des partis de droite et des milieux économiques, qui redoutent un alourdissement fiscal et une pression supplémentaire sur les finances publiques. Ces derniers soulignent qu’un financement totalement public pourrait entraîner des coûts disproportionnés pour l’État, avec des conséquences pour le contribuable.
D’autres pistes sont envisagées, comme une contribution des employeurs dans le cadre d’un financement mixte ou une redistribution des ressources existantes à travers des réformes fiscales. Toutefois, la mise en place d’un tel projet nécessiterait une restructuration profonde du système de garde d’enfants à Genève, avec une augmentation significative du nombre de places disponibles dans les crèches, actuellement insuffisantes pour répondre à la demande croissante. Selon le quotidien 20 minutes.ch, plusieurs études ont mis en évidence qu’une telle mesure nécessiterait des investissements considérables dans le secteur, tant pour la construction de nouvelles structures que pour le recrutement de personnel qualifié. L’Union populaire entend faire de cette initiative un sujet majeur des prochaines discussions politiques. La population genevoise pourrait être amenée à se prononcer par vote, une perspective qui relancerait un débat déjà bien ancré dans le paysage politique du canton.