Les prix de l’immobilier en Suisse grimpent depuis un quart de siècle, mais un ajustement n’est jamais exclu. Robert Weinert, responsable de la recherche chez Wüest Partner, alerte sur une possible correction de 10 % tout en appelant les propriétaires à garder leur calme.
Depuis 25 ans, le marché immobilier suisse évolue à la hausse, porté par une demande soutenue et un contexte économique favorable. Cette dynamique interroge aujourd’hui sur sa durabilité et ses éventuels risques.
L’entretien accordé à Blick par Robert Weinert met en lumière des facteurs déterminants qui pourraient freiner ou infléchir cette tendance. Il ne s’agit pas d’annoncer une crise, mais de rappeler que le marché n’est jamais unidirectionnel.
Des risques liés aux nouvelles réglementations
Robert Weinert explique que l’initiative pour la protection du logement et l’encadrement des loyers dans certaines villes et cantons constituent des facteurs de vigilance. Ces mesures pourraient influencer la valeur des biens locatifs et peser sur les nouvelles constructions.
Ces réglementations pourraient indirectement toucher les logements en propriété, notamment si elles modifient l’équilibre entre l’offre et la demande. Une transformation de logements locatifs en logements en propriété pourrait, par exemple, augmenter l’offre et faire baisser les prix.
À l’inverse, la réduction des nouvelles constructions, freinée par des réglementations plus strictes, pourrait pousser davantage de personnes vers l’accession à la propriété, ce qui entraînerait une augmentation de la demande et donc des prix.
Une correction de prix envisageable mais limitée
L’expert de Wüest Partner rappelle que le marché immobilier suisse a connu dans les années 1990 des ajustements marqués, mais qu’ils étaient surtout concentrés sur le segment commercial. Dans le résidentiel, la baisse moyenne n’avait atteint qu’environ 10 %.
Comme le souligne le média helvétique, Robert Weinert estime qu’un scénario similaire ne peut être écarté, même si une telle correction resterait absorbable sur plusieurs années grâce à la tendance de croissance à long terme.
L’expert insiste sur le fait que des corrections de 10 à 15 % sont possibles, mais qu’elles sont relativement rares et que de tels ajustements seraient compensés sur quatre ans par l’augmentation annuelle des prix de 2 à 3 %.
Le rôle de la démographie et des ménages
Robert Weinert insiste aussi sur l’impact de l’évolution démographique. Le quotidien suisse rapporte que, même en cas de stagnation de la population, le nombre de ménages pourrait continuer de croître, notamment en raison du vieillissement et de l’augmentation des foyers d’une seule personne.
Cette dynamique soutiendrait la demande de logements, tout en redistribuant les tensions sur certaines zones moins bien situées. Il note que si la population diminue dans certaines régions, le nombre de foyers continue à croître, en particulier avec la tendance vers davantage de petits ménages. Cette évolution contribue à soutenir la demande, malgré un possible recul démographique global.








