Les géants suisses de la grande distribution, Coop et Migros, sont lancés dans une véritable course aux baisses de prix pour faire face à la concurrence des discounters allemands Aldi et Lidl.
En effet, alors que Migros a récemment annoncé des réductions sur plus de 1000 produits, Coop emboîte le pas et promet un investissement massif pour alléger le coût des courses en 2025. Toutefois, la Fédération romande des consommateurs (FRC) appelle à la prudence et insiste sur la transparence.
Coop suit Migros dans la course aux baisses de prix
Contacté par le média Blick le 1ᵉʳ novembre, Kevin Blättler, porte-parole de Coop, a affirmé que la chaîne « s’engage pour des prix équitables » et se félicite d’afficher « le renchérissement le plus bas » cette année en Suisse. Selon lui, Coop a déjà réduit le prix de quelque 2200 produits en 2024, et cet effort se poursuivra avec un budget d’environ 100 millions de francs par an.
Depuis 2019, Coop a déjà investi 500 millions de francs dans ses baisses de prix, et rien qu’en 2024, ce sont 65 millions supplémentaires qui ont été alloués à cette stratégie. L’objectif affiché est clair, à savoir rendre l’offre de Coop plus compétitive tout en améliorant l’accessibilité des produits pour les consommateurs.
Un plan d’investissement massif pour alléger le panier moyen
Les investissements de Coop sont notamment dirigés vers les produits de la gamme Prix Garantie, un assortiment à prix d’entrée de gamme qu’elle qualifie de « plus grand parmi les fournisseurs suisses de distribution complète ». En parallèle, l’enseigne propose des rabais réguliers et des promotions spéciales sur des produits de base tels que les fruits, légumes, boissons, pâtes et conserves, permettant aux consommateurs de constituer des réserves à moindre coût.
Dans une stratégie d’amélioration globale de son réseau de distribution, Coop prévoit aussi de moderniser 365 de ses supermarchés d’ici 2025, avec un objectif de 500 rénovations d’ici 2030. L’enseigne vise même l’ouverture d’un 1000ᵉ magasin d’ici 2026, renforçant ainsi sa présence sur le territoire suisse.
La FRC tempère l’enthousiasme des consommateurs
Cependant, toutes ces annonces ne font pas l’unanimité. Sophie Michaud Gigon, conseillère nationale verte et secrétaire générale de la FRC, appelle à la vigilance. Dans un entretien avec Le Matin Dimanche, le 3 novembre, elle a rappelé l’importance de juger ces baisses de prix sur leurs effets concrets et de s’assurer qu’elles ne se fassent pas au détriment des producteurs. Michaud Gigon s’inquiète en effet d’une pression accrue sur les revenus agricoles suisses, estimant qu’il serait regrettable que cette guerre des prix se traduise par une baisse des marges pour les agriculteurs locaux.
L’élue souligne également la nécessité d’une transparence accrue concernant les prix et leur impact tout au long de la chaîne de production. Les consommateurs suisses, bien que sensibles aux prix, sont aussi attachés à la qualité et aux conditions de production des biens qu’ils achètent.