Coop d’Aarau met fin à 50 ans de tolérance : les clients n’ont plus le droit d’emporter les caddies

La fin d’une tradition locale de Coop à Aarau provoque le transfert des habitudes vers la concurrence, mettant en lumière un attachement profond aux pratiques de proximité.

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Coop d’Aarau met fin à 50 ans de tolérance : les clients n’ont plus le droit d’emporter les caddies | Econostrum.info - Suisse

Depuis un demi-siècle, les habitants d’Aarau bénéficiaient d’une tolérance pour le moins inhabituelle dans leur supermarché Coop. Les clients avaient pris l’habitude de rentrer chez eux avec leur chariot, un privilège tacitement accepté par le magasin. 

Cette exception locale est désormais révolue, le distributeur ayant décidé de réinstaurer une règle valable partout ailleurs. Face à cette décision, une partie de la population locale manifeste son mécontentement, allant jusqu’à migrer vers la concurrence.

Un usage unique en Suisse, désormais proscrit

Pendant plus de 50 ans, le magasin Coop de la Neumattstrasse à Aarau, en Argovie, a fonctionné selon un modèle de confiance unique. Les clients avaient pour habitude de ramener leur caddie chez eux après leurs achats, sans que cela suscite la moindre objection de la part du distributeur. Ce système atypique, bien que coûteux pour Coop, faisait partie des habitudes locales. Le quartier étant résidentiel, cette pratique permettait aux habitants de transporter facilement leurs courses jusque dans leurs immeubles.

Mais à l’heure où les grandes enseignes rationalisent leurs coûts et harmonisent leurs pratiques, Coop a mis un terme à cette tradition, a relaté le quotidien Watson. Désormais, les chariots ne doivent plus quitter les abords du magasin. Le message a été clairement affiché dans le supermarché, ce qui a déclenché l’ire d’une partie des clients. Nombre d’entre eux ont dénoncé une rupture brutale avec un fonctionnement intégré depuis des décennies dans leur quotidien.

Du côté de Coop, la décision est justifiée par la nécessité de réduire les pertes et de garantir un fonctionnement plus rigoureux. Les chariots représentent un coût logistique important, tant en termes de remplacement que de gestion. L’enseigne assure également que cette mesure aligne Aarau avec le reste des points de vente en Suisse. Il n’est donc plus question d’accorder des passe-droits locaux, même s’ils étaient tolérés de longue date.

La grogne locale se déplace… chez Lidl

Le changement de politique a provoqué un effet de rejet immédiat chez certains habitués. Plusieurs clients, fidèles de longue date à Coop, ont décidé de changer de supermarché, se tournant vers le Lidl d’Aarau. Mais ils n’ont pas changé leurs habitudes : ils repartent aussi avec les caddies du concurrent, comme ils le faisaient chez Coop. L’ironie de la situation ne manque pas d’amuser certains, mais du côté de Lidl, on reste prudent.

Le responsable local de Lidl s’est exprimé avec diplomatie, indiquant que « normalement, les clients ne doivent pas quitter les lieux avec le chariot » tout en se voulant tolérant à court terme. Il précise que des collectes régulières seront organisées pour ramener les chariots au magasin. Cette position d’attente montre que l’enseigne observe la situation avant de prendre d’éventuelles mesures plus fermes.

Ce phénomène révèle un attachement particulier des clients à leurs habitudes, au point de les exporter d’un magasin à l’autre. Coop, en mettant fin à cette tradition, a déclenché une réaction en chaîne inattendue. Le comportement des consommateurs, influencé par un sentiment de perte de privilège local, souligne l’importance de l’ancrage culturel et logistique de certaines pratiques commerciales. Même si elle semble anodine, la gestion des caddies devient ici le symbole d’un changement plus large, perçu comme une perte de proximité entre l’enseigne et ses clients.

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