Dès juillet 2025, les examens de conduite suisses intégreront les systèmes d’assistance et de conduite automatisée. Une avancée légale qui modifie non seulement la formation des conducteurs, mais aussi leur usage des technologies sur la route.
Cette réforme vise à s’adapter aux évolutions rapides du secteur automobile et à renforcer la sécurité routière. Elle soulève néanmoins des défis pratiques pour les auto-écoles et les futurs conducteurs.
La conduite automatisée officiellement encadrée par la loi
Le Conseil fédéral a récemment approuvé une ordonnance concrétisant la révision partielle de la Loi sur la circulation routière (LCR). Cette réforme, adoptée par les Chambres fédérales en 2023, établit les bases légales pour l’utilisation des systèmes de conduite automatisée. À compter de mars 2024, les véhicules autorisés pourront circuler en mode automatique sur certaines routes, sans que le conducteur ait besoin de surveiller constamment le véhicule.
Cependant, cette automatisation reste encadrée. Les conducteurs devront être prêts à reprendre le contrôle du véhicule à tout moment en cas d’anomalie ou de situation imprévue. Les autorisations de fonctionnement dépendront strictement des validations obtenues par les constructeurs automobiles. Par ailleurs, des avancées comme le stationnement automatisé sans présence humaine seront possibles, mais limitées à des zones spécifiques, désignées par les cantons ou les communes.
Le passage à la conduite autonome promet de transformer profondément les habitudes au volant. Pour Marc Niklaus, moniteur de conduite en Argovie, ces changements nécessitent une meilleure éducation des futurs conducteurs : « Ces systèmes sont prometteurs, mais ils doivent être bien compris pour garantir une sécurité optimale sur les routes. »
Une transformation de la formation à la conduite
Avec l’intégration des technologies d’assistance dans les examens, les auto-écoles se voient contraintes d’adapter leurs méthodes. Les futurs conducteurs devront maîtriser des notions complexes, telles que les limites et les fonctionnalités des systèmes d’assistance, par exemple le freinage d’urgence ou les alertes de franchissement de ligne. Cette évolution pourrait augmenter le nombre de leçons de conduite nécessaires, du moins durant une période transitoire.
Pour les formateurs comme Marc Niklaus, cette charge supplémentaire n’est pas sans conséquences. « Une formation solide est indispensable pour améliorer la sécurité routière, mais elle exige plus de temps et de ressources. » Il estime également que la durée actuelle des examens, fixée à 60 minutes, pourrait s’avérer insuffisante pour évaluer efficacement ces nouvelles compétences. Cette contrainte s’ajoute à la difficulté de standardiser l’évaluation, en raison de la diversité des technologies proposées par les constructeurs.
Malgré tout, les perspectives à long terme sont encourageantes. Les systèmes d’assistance, lorsqu’ils sont utilisés correctement, pourraient prévenir jusqu’à 50 % des accidents de la route, selon le Bureau de prévention des accidents (BPA). « Ces technologies, bien que parfois imparfaites, représentent une avancée majeure pour la sécurité routière », conclut Marc Niklaus.