La Suisse a franchi un cap inédit en matière d’échanges internationaux au premier trimestre 2025. Les chiffres publiés par l’Office fédéral de la douane et de la sécurité aux frontières témoignent d’un dynamisme rare dans les échanges, particulièrement stimulé par la demande en produits chimiques et pharmaceutiques. Ce bond confirme une tendance haussière entamée depuis le milieu de l’année précédente.
Au-delà des simples volumes, ces performances traduisent une robustesse structurelle de certains secteurs-clés de l’économie suisse, capables de générer des excédents commerciaux importants et de résister à la volatilité des marchés. Cette dynamique interroge sur les moteurs actuels de la compétitivité suisse, notamment en matière de spécialisation industrielle et de ciblage géographique des exportations.
Une progression record des exportations et des importations
Les exportations suisses ont augmenté de 3,6 % en termes nominaux entre janvier et mars 2025, dépassant pour la première fois les 74 milliards de francs. Ce chiffre marque un nouveau record trimestriel.
Les importations ont, quant à elles, progressé de 5,9 % pour atteindre 60,5 milliards, selon les données diffusées par l’Office fédéral de la douane et de la sécurité aux frontières et relayées par RTS. L’excédent commercial reste conséquent, à hauteur de 13,6 milliards.
Tous les groupes de marchandises, à l’exception du secteur automobile, ont enregistré une hausse à l’exportation. Les produits chimiques et pharmaceutiques se démarquent nettement, avec une contribution de 2,3 milliards à la croissance, en raison principalement d’un effet prix.
Du côté des importations, les douze catégories de biens ont connu une progression, avec une augmentation de 2,5 milliards (+12,6 %), là encore dominée par le secteur chimique et pharmaceutique.
Les États-Unis en tête des marchés les plus dynamiques
Les exportations vers l’Amérique du Nord ont affiché la plus forte croissance parmi les principaux marchés de la Suisse. D’après l’Office fédéral de la douane, cité par le média helvétique, les envois vers les États-Unis ont augmenté de 17,4 %, une dynamique qui s’inscrit dans une tendance déjà amorcée les trimestres précédents. Cette orientation géographique souligne le poids croissant de la relation commerciale transatlantique dans la stratégie des entreprises suisses.
L’ensemble des marchés majeurs ont terminé le trimestre dans le vert, avec des hausses plus ou moins marquées. Cette dispersion des performances illustre une diversification des débouchés et une capacité à répondre à une demande globale malgré les incertitudes géopolitiques et les tensions sur les chaînes d’approvisionnement.
L’industrie chimique-pharmaceutique, pilier de la croissance commerciale
La performance exceptionnelle du commerce extérieur suisse repose en grande partie sur le dynamisme de l’industrie chimique et pharmaceutique. Ce secteur, déjà moteur traditionnel de l’économie nationale, s’impose encore davantage comme un levier de croissance.
La source rapporte que l’essor de 2,3 milliards enregistré dans cette catégorie repose essentiellement sur un effet prix, ce qui suggère une forte valorisation des produits suisses sur les marchés internationaux.
Cette spécialisation industrielle permet à la Suisse de maintenir une position compétitive à haute valeur ajoutée. Elle souligne aussi la dépendance croissante de la balance commerciale vis-à-vis de ce segment.
La vigueur des exportations dans ce domaine contraste avec d’autres secteurs comme l’automobile, qui restent à la traîne, et confirme une polarisation accrue des performances commerciales autour de quelques industries phares.








