Depuis le début de la guerre entre Israël et l’Iran, les avions de Swiss doivent éviter les espaces aériens des pays impliqués. Ce changement a été mis en lumière par un incident où un avion de la compagnie en route pour Singapour a dû faire demi-tour après avoir été bloqué dans l’espace aérien iranien.
En raison de la fermeture de cet espace par l’Iran, l’équipage a dû contacter la direction pour organiser un plan B. « Jamais encore, en 23 ans d’histoire de Swiss, la géopolitique ne nous a autant mis au défi qu’aujourd’hui« , a souligné Mark Ansems, responsable des opérations chez Swiss, rapporte Blick.
Les tensions géopolitiques ont non seulement modifié les trajectoires des vols, mais aussi perturbé les horaires, augmentant le coût des carburants et la durée des trajets. L’incident a également révélé les difficultés pratiques auxquelles la compagnie est confrontée pour maintenir ses services dans un climat mondial de plus en plus instable.
Les ajustements géopolitiques : une nouvelle réalité
Depuis l’invasion russe de l’Ukraine en 2022, plusieurs espaces aériens sont désormais fermés ou déconseillés. Swiss a dû reprogrammer ses trajets en conséquence.
Par exemple, les vols à destination de Shanghai, Tokyo ou Séoul prennent désormais un détour, ce qui rallonge considérablement le temps de vol. L’espace aérien entre la Pologne et Vladivostok, ainsi que certaines régions de l’Ukraine, est désormais interdit aux avions civils.
Les zones de conflits au Moyen-Orient, notamment le Liban, Israël, la Syrie, l’Irak et l’Iran, forcent également Swiss à adapter ses itinéraires. La compagnie évite ces zones, mais aussi d’autres comme la Jordanie et le Bahreïn, pour s’assurer d’avoir une « zone tampon supplémentaire« . Ces ajustements visent à garantir la sécurité des passagers et à minimiser les risques liés aux tensions croissantes dans ces régions.
Des solutions logistiques coûteuses mais nécessaires
Face à ces défis, la compagnie aérienne a dû prendre des mesures logistiques supplémentaires. Les vols à destination de l’Inde, par exemple, ont nécessité l’ajout d’un troisième pilote en raison de la durée prolongée des trajets, causée par le besoin de contourner certains conflits, comme celui entre l’Inde et le Pakistan. De même, les trajets vers l’Asie du Sud-Est passent désormais par l’Asie centrale et l’Arabie saoudite, un détour qui génère des coûts accrus en carburant.
Outre les ajustements sur les trajets eux-mêmes, Swiss doit également gérer l’impact financier de ces détours, qui entraînent des dépenses imprévues. L’entreprise doit faire face à une réalité où la géopolitique influence directement ses activités commerciales. Ces changements dans la gestion des itinéraires, bien qu’indispensables pour assurer la sécurité, risquent d’augmenter les coûts d’exploitation et de réduire la compétitivité de la compagnie sur certaines lignes internationales.








