Les frais médicaux en Suisse sont parmi les plus élevés au monde, avec des primes d’assurance maladie qui augmentent chaque année. Entre les consultations, les examens et les traitements, chaque dépense pèse lourdement sur le budget des assurés. Pour certains, il devient impératif de trouver des solutions pour limiter ces coûts sans compromettre leur accès aux soins.
Face à cette réalité, de nombreux assurés adoptent une approche plus vigilante. Certains ont découvert que leurs factures médicales contenaient des prestations facturées de manière injustifiée, d’autres ont évité des examens jugés superflus. Par ailleurs, le prix des médicaments varie fortement d’un pays à l’autre, et certains patients profitent de séjours à l’étranger pour acheter leurs traitements à moindre coût.
Vérifier et contester ses factures médicales peut rapporter gros
Plusieurs témoignages, récoltés par Blick, montrent qu’une vérification attentive des factures médicales peut aboutir à des économies significatives. Un patient ayant subi une gastroscopie a vu sa facture réduite de 200 francs après avoir contesté la facturation de prélèvements de tissus non clairement annoncés. Un autre, après une coloscopie, a découvert que l’hôpital lui facturait 3166 francs en comptant deux jours d’hospitalisation au lieu d’un seul. Après demande de rectification, il a obtenu une réduction de 1583 francs.
D’autres ont évité des consultations inutiles. Une femme ayant reçu six points de suture après un accident de vélo a annulé un contrôle médical intermédiaire en constatant que la plaie cicatrisait bien. Un patient de 70 ans, à qui un médecin avait recommandé une échographie cardiaque, a accepté un scanner cardiaque mais a refusé un cathétérisme, après discussion avec son médecin traitant. Dans ces cas, une décision éclairée a permis d’éviter des dépenses inutiles.
Des prix de médicaments jusqu’à cinq fois plus élevés en Suisse
Le prix des médicaments en Suisse est souvent bien supérieur à celui des pays voisins. Un patient a ainsi économisé 29,50 francs sur une simple pommade Voltaren Dolo forte, achetée 9 francs en France contre 38,50 francs en Suisse.
Cette différence de prix touche aussi des médicaments génériques de laboratoires suisses. Par exemple, les traitements courants comme le pantoprazole, l’atorvastatine et l’hyrimoz, fabriqués par Sandoz, coûtent trois à cinq fois plus cher en Suisse qu’en France ou en Allemagne.
Toutefois, acheter ses médicaments à l’étranger n’est pas toujours une solution viable. Certains traitements coûteux, comme ceux contre les inflammations articulaires rhumatismales (Hyrimoz, Inflectra), doivent être achetés en Suisse pour être pris en charge par l’assurance maladie et décomptés de la franchise.
Des lois qui limitent les économies possibles
Jusqu’en 2015, certaines caisses maladie remboursaient encore les médicaments achetés à l’étranger, permettant ainsi aux patients de bénéficier de prix plus avantageux. Mais l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) a depuis imposé le principe de territorialité, obligeant tous les achats de médicaments à être effectués en Suisse pour bénéficier d’un remboursement.
Malgré plusieurs annonces du Conseil fédéral en faveur d’une modification de cette règle, le lobby pharmaceutique a bloqué toute avancée au Parlement. En conséquence, les patients doivent se plier à des tarifs souvent excessifs sans possibilité de compensation.