Après plusieurs mois de tensions et de négociations, Migros et Denner ont finalement conclu un accord avec Coca-Cola Suisse, mettant fin à la « guerre des prix » qui avait perturbé le marché des boissons sucrées en Suisse. Ce règlement met un terme aux pratiques d’importations parallèles et marque un tournant dans la relation entre les distributeurs suisses et le géant des boissons.
Dans ce contexte, l’objectif est de garantir une offre stable en matière de prix tout en assurant la compétitivité des enseignes, un aspect crucial dans un environnement économique de plus en plus complexe. Cette entente vise également à renforcer la transparence et la prévisibilité des prix pour les consommateurs, dans un secteur où l’incertitude économique est de mise.
La fin des importations parallèles et la réintroduction des produits locaux
L’accord entre Migros et Coca-Cola Suisse a des répercussions directes sur la gestion de l’approvisionnement des produits de la marque. Selon la responsable du service presse de Migros, Prisca Huguenin-dit-Lenoir, les stocks de Coca-Cola en provenance d’importations parallèles seront écoulés avant que les rayons ne soient réapprovisionnés exclusivement avec des produits locaux fabriqués par Coca-Cola Suisse, relate Blick. Cette décision intervient après que Migros ait temporairement suspendu certaines importations parallèles, notamment pour Fanta, Sprite, et la marque de limonade Valser, également produite par Coca-Cola Suisse.
L’abandon des importations parallèles a plusieurs raisons économiques et stratégiques. D’une part, elle permet à Coca-Cola Suisse de consolider sa position sur le marché en contrôlant entièrement l’approvisionnement des produits sous ses marques. D’autre part, elle offre à Migros une plus grande maîtrise de son approvisionnement en boissons, ce qui pourrait aider à mieux stabiliser les prix à long terme, dans un contexte d’inflation et de hausse des coûts.
De plus, bien que Coca-Cola reprenne la place qu’elle occupait dans les rayons, Migros a annoncé qu’elle continuerait de proposer d’autres alternatives, telles que la limonade turque Uludag, qui ne sert pas de substitut direct au Coca-Cola, mais s’inscrit dans la diversification de son offre de boissons gazeuses. Cette stratégie permet au détaillant de répondre à une demande variée tout en équilibrant son portefeuille de produits.
Le nouvel accord avec Denner : un partenariat renforcé
En parallèle, Denner, autre filiale du groupe Migros, a également conclu un nouvel accord avec Coca-Cola Suisse, après avoir quitté la table des négociations quelques mois plus tôt. L’accord, qui concerne l’ensemble du groupe Migros, y compris Migrolino et Migros Online, représente un tournant dans la stratégie du distributeur discount. Le PDG de Denner, Torsten Friedrich, avait exprimé des doutes sur la possibilité de parvenir à un compromis, mais l’accord final semble avoir répondu à ses préoccupations.
Ce rapprochement marque une étape importante dans les relations commerciales entre les deux géants. En effet, le secteur de la distribution en Suisse est particulièrement concurrentiel, et la gestion des prix est un élément stratégique pour les enseignes. L’accord a également permis de mettre un terme à l’instabilité qui régnait sur le marché des boissons, notamment en ce qui concerne la disponibilité des produits et les fluctuations de prix.
Migros, qui investit chaque année 500 millions de francs pour faire baisser les prix de ses produits, a également confirmé qu’il continuerait à mener des négociations avec ses fournisseurs. Ces négociations ne se limitent pas aux boissons de Coca-Cola, mais concernent tous les produits commercialisés dans ses différents points de vente. Pour le groupe Migros, ces efforts sont essentiels pour maintenir son image de distributeur offrant un bon rapport qualité-prix, et pour continuer à attirer et fidéliser les consommateurs dans un contexte de hausse des coûts de production.
