La classe moyenne suisse en détresse face à la hausse des loyers : quelles régions sont concernées ?

La classe moyenne suisse subit de plein fouet la crise du logement, avec une augmentation continue des loyers et une offre en forte diminution. Selon l’Office fédéral du logement (OFL), la situation est particulièrement tendue en Suisse alémanique, et de nombreuses familles peinent à trouver des logements abordables.

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Les loyers en Suisse connaissent une hausse continue, tandis que l’offre de logements se raréfie. Dans cette nouvelle crise du logement, c’est surtout la classe moyenne inférieure qui souffre, se retrouvant exposée à des conditions de vie de plus en plus précaires.

Le dernier rapport de l’Office fédéral du logement (OFL) dévoile une situation préoccupante sur le marché immobilier. La conjoncture actuelle met non seulement en lumière une hausse des dépenses liées au logement, mais révèle également les défis auxquels doivent faire face de nombreux ménages, surtout ceux de la classe moyenne.

Une demande croissante face à une offre en chute

Le marché immobilier suisse fait face à des défis majeurs. La demande de logements a considérablement augmenté, mais l’offre est en déclin. Les loyers et les prix d’achat connaissent des augmentations notables en raison de la pénurie d’offres. Les acheteurs et les locataires ne voient cependant pas une amélioration de leurs conditions malgré ces hausses de prix.

Cette crise touche particulièrement des régions comme l’Argovie, le secteur central et les abords de Zurich. La Confédération alerte sur une situation préoccupante dans certaines régions montagneuses, telles que l’Oberland bernois, les Grisons et le Valais, où même une économie en plein essor, autour de Viège, ne peut compenser le manque de logements. À l’inverse, la situation semble un peu plus détendue en Suisse romande, particulièrement dans le Jura et au Tessin, où ceux qui cherchent un logement rencontrent moins de difficultés.

Le manque flagrant de nouveaux logements face à la croissance du nombre de ménages souligne la continuité de cette pénurie. En conséquence, la classe moyenne, déjà sous pression, se voit contrainte de se retourner vers des logements moins onéreux, aggravant la situation pour les personnes à faibles revenus qui peinent également à trouver un hébergement décent.

Les conséquences sur la stabilité financière des ménages

Les impacts de cette crise se font sentir de manière intense sur le quotidien des familles. Les familles nombreuses, en particulier, éprouvent de grandes difficultés à dénicher un nouveau logement adapté. Le rachat de biens immobiliers devient un rêve de plus en plus hors de portée pour la majorité des ménages, le taux d’accession à la propriété ayant connu une baisse notable ces dernières années.

L’allocation du budget des ménages aux frais de logement est devenue un véritable défi financier. En 2022, 44,8 % du budget des ménages à faibles revenus était consacré aux frais de logement, soit une augmentation par rapport à 40,8 % en 2018. Cette situation place la pression sur le reste des dépenses, rendant le quotidien de plus en plus difficile pour de nombreux Suisses.

De plus, la demande dans le segment supérieur du marché immobilier est en déclin, une tendance qui s’est intensifiée depuis fin 2023, témoignant d’une inflation des prix qui rebute même les acheteurs potentiels.

Les réponses politiques face à la crise du logement

Pour faire face à cette situation, des solutions sont mises en avant par divers acteurs. La Société suisse des entrepreneurs demande des politiques visant à réduire les obstacles à la construction. Selon eux, l’activité de construction est freinée par une réglementation excessive, des oppositions et des délais administratifs prolongés. Ils appellent à une densification et à des procédures d’autorisation simplifiées pour relancer le marché.

Du côté politique, Gregor Rutz, président de l’Association des propriétaires fonciers et conseiller national UDC, souligne que la demande de logements dans les villes, en particulier, a considérablement augmenté à cause de l’immigration. Il propose de réguler cette dernière pour essayer de désamorcer ce problème croissant.

À l’opposé, Michael Töngi, vice-président de l’Association des locataires, plaide pour davantage de soutiens à des projets de coopératives et une régulation des loyers excessifs. Selon lui, des zones spécifiques pourraient être établies pour des logements à prix modérés, et il appelle à une politique foncière active pour garantir un accès équitable à un logement abordable. Le Conseil fédéral a d’ailleurs promis, en avril 2024, de mettre en place des mesures visant à instaurer une transparence sur les loyers en intégrant l’historique des loyers dans les contrats de location.

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