En 2025, le Jura redevient le canton suisse avec le taux de chômage le plus élevé, atteignant 4,9 % en décembre. Cette réalité met en lumière les fragilités économiques locales, notamment dans la sous-traitance horlogère.
Pourtant, les autorités et les acteurs économiques du canton adoptent une approche proactive dans le but de dynamiser l’emploi et valoriser les pôles de compétences. Leur stratégie repose sur une meilleure formation et un « marketing territorial » ambitieux.
Une économie jurassienne sous pression
Le Jura, avec un taux de chômage parmi les plus élevés de Suisse, illustre les défis propres aux régions dépendantes d’industries spécifiques. La sous-traitance horlogère, pilier historique du canton, souffre d’une demande en baisse, fragilisant ainsi le marché local de l’emploi. Claude-Henri Schaller, chef du service de l’économie et de l’emploi, souligne que les chiffres mensuels liés aux taux de chômage, souvent brandis comme alarmants, entraînent davantage un biais statistique qu’une réalité économique. En effet, les dispositifs d’accompagnement du canton permettent un retour rapide et durable sur le marché du travail, un aspect confirmé par le syndicat Unia.
Par ailleurs, la dépendance aux travailleurs frontaliers, qui représentent plus d’un quart des emplois dans la région, est un facteur clé. Le vieillissement démographique de la population locale amplifie la nécessité de cette main-d’œuvre extérieure, notamment dans les secteurs nécessitant des compétences spécialisées. Malgré leur précarité, les travailleurs intérimaires, majoritairement frontaliers, comblent des lacunes structurelles dans un contexte économique tendu.
Marketing territorial et formation : les axes de transformation
Face à ces défis, les responsables locaux mettent en avant des solutions concrètes pour redynamiser le territoire. Le Jura cherche à attirer de nouveaux talents et entreprises grâce à une stratégie de « marketing territorial » ambitieuse. Stéphane Theurillat, ministre de l’Économie, insiste sur la valorisation des atouts du canton : qualité de vie, accès à des infrastructures comme les crèches et un cadre de vie attractif. Ces arguments visent à séduire non seulement des entreprises, mais aussi une main-d’œuvre qualifiée pour répondre aux besoins des secteurs en croissance.
En parallèle, le renforcement des formations locales constitue un autre pilier de cette stratégie. Les entreprises jurassiennes ont exprimé un besoin croissant de compétences adaptées aux évolutions du marché. Le canton entend donc développer des programmes en phase avec les exigences actuelles, tout en encourageant une meilleure intégration des travailleurs locaux et frontaliers. Selon Schaller, cette double approche allie pragmatisme et vision à long terme pour garantir une plus grande résilience économique.