Le chômage en Suisse reste faible par rapport aux moyennes historiques, soulignant la résilience du marché de l’emploi. Pourtant, les données de 2024 montrent un affaiblissement de la dynamique économique, notamment dans l’industrie. Avec une progression du taux de chômage à 2,8 % en décembre, l’impact des tensions conjoncturelles devient plus tangible.
Les chiffres révèlent également des inégalités régionales et démographiques. Les cantons romands comme le Jura (4,9 %), Genève (4,6 %) et Vaud (4,5 %) affichent des taux bien supérieurs à la moyenne nationale. De plus, les jeunes et les travailleurs âgés subissent des hausses marquées, avec une augmentation du chômage de 22,8 % pour les moins de 25 ans et de 19,1 % pour les 50-64 ans par rapport à l’année précédente.
Un ralentissement industriel à l’origine de la hausse
Le secteur industriel suisse a connu une année difficile, principalement en raison d’un repli marqué de la demande. Cette baisse a réduit le besoin de main-d’œuvre qualifiée, contribuant ainsi à un relâchement de la pression sur la pénurie de personnel observée ces dernières années. Par conséquent, l’augmentation du chômage, bien que limitée, reflète un ajustement conjoncturel plutôt qu’une crise structurelle.
En décembre 2024, la Suisse comptait 130 293 chômeurs, une hausse de 7,6 % par rapport au mois précédent. Cette augmentation s’inscrit dans une tendance saisonnière, mais elle met aussi en lumière les fragilités de certaines branches de l’économie.
Des disparités régionales et générationnelles
L’analyse par région montre une Suisse divisée. Alors que les cantons alémaniques comme Berne (2,1 %) sont relativement épargnés, les cantons romands présentent des taux bien supérieurs, avec une situation particulièrement marquée dans le Jura et Genève. Ces disparités reflètent non seulement des différences structurelles, mais aussi des défis locaux dans certains secteurs.
Les jeunes et les seniors sont particulièrement touchés. En décembre 2024, 12 163 jeunes étaient sans emploi, une augmentation de 22,8 % en un an. Du côté des travailleurs âgés, le nombre de chômeurs a atteint 35 866, soit une hausse de 19,1 %. Ces chiffres soulignent l’importance d’adapter les politiques d’emploi pour ces groupes.
Des perspectives pour 2025 : stabilisation en vue
Malgré les chiffres de 2024, les experts tablent sur une stabilisation pour l’année à venir. Avec une prévision annuelle moyenne de 2,7 %, le taux de chômage devrait rester proche du niveau dit « neutre » sur le plan conjoncturel. Par ailleurs, l’assurance-chômage continue d’afficher un excédent, bien que réduit par rapport à 2023, avec des recettes estimées à 8,86 milliards de francs pour 2024.
