La Suisse enregistre une année record en matière d’exportations grâce à la chimie et à la pharma. Le luxe et l’industrie, en revanche, marquent le pas. Le solde commercial affiche un excédent en nette hausse, contrastant avec le recul de certains secteurs clés.
La demande mondiale pour les produits pharmaceutiques et chimiques a fortement contribué à cette performance. Cette croissance met en lumière les déséquilibres entre les différents secteurs de l’économie suisse.
Des exportations en hausse, portées par la chimie et la pharma
Les exportations suisses ont atteint 282,9 milliards de francs en 2024, soit une augmentation de 3,2 % par rapport à l’année précédente. Cette performance repose principalement sur la chimie et l’industrie pharmaceutique, qui ont enregistré des croissances significatives. Les médicaments affichent une progression de 7,7 %, tandis que les produits immunologiques ont bondi de 10,8 %. De plus, les exportations de matières premières et de base dans la chimie ont doublé en un an, illustrant la forte demande mondiale pour ces produits.
Cette dynamique a permis à la balance commerciale suisse de clôturer l’année avec un excédent de 60,6 milliards de francs, contre 48,3 milliards en 2023. Cette résultante non seulement d’une hausse des exportations, mais aussi d’une baisse des importations, qui ont diminué de 1,6 %, atteignant 222,3 milliards de francs. La Confédération souligne néanmoins que la croissance des exportations repose quasi exclusivement sur le secteur chimie-pharmaceutique, mettant en évidence un déséquilibre dans la dynamique commerciale du pays.
L’horlogerie et l’industrie en difficulté
Si la chimie et la pharmacie ont soutenu la croissance, d’autres secteurs peinent à maintenir leur niveau d’exportations. Le luxe, en particulier, a souffert d’une baisse de la demande en Chine, marché crucial pour l’horlogerie et la bijouterie. Les exportations de bijoux et de joaillerie ont reculé de 4,5 %, tandis que l’horlogerie affiche une baisse de 2,8 %. Ce recul intervient après plusieurs années de performances solides et reflète un reflet de la consommation asiatique.
L’industrie suisse, quant à elle, enregistre une deuxième année consécutive de baisse des exportations. Le secteur des machines et équipements électroniques accuse une diminution de 2,6 %, en raison d’une réduction des commandes venues d’Allemagne, principal partenaire commercial de la Suisse en Europe. Globalement, les exportations suisses vers l’Allemagne se sont contractées de 2,1 %, atteignant 41,7 milliards de francs. Cette tendance témoigne des difficultés industrielles en Europe et d’une demande moins dynamique qu’auparavant.
Les performances des exportations suisses en 2024 révèlent une dépendance croissante aux industries pharmaceutique et chimique, tandis que d’autres secteurs traditionnels rencontrent des obstacles. Si le solde commercial reste solide, la concentration de la croissance sur quelques secteurs clés pose la question de la diversification de l’économie suisse.
