Chauffage à Genève : face aux pompes à chaleur, le gaz et le mazout tiennent toujours la vedette

Le chauffage à Genève reste majoritairement basé sur les énergies fossiles, en particulier le gaz et le mazout, bien que les technologies écologiques, comme les pompes à chaleur, prennent progressivement de l’ampleur.

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Chauffage à Genève : face aux pompes à chaleur, le gaz et le mazout tiennent toujours la vedette : Crédit : Canva | Econostrum.info - Suisse

À Genève, un nombre important de bâtiments résidentiels continuent de dépendre des énergies fossiles pour leur chauffage, une situation qui soulève des questions concernant la transition énergétique de la ville. Malgré les efforts pour diversifier les sources d’énergie et encourager des solutions plus écologiques, le gaz et le mazout dominent encore largement le secteur du chauffage.

Cette dépendance persistante met en lumière les défis auxquels la ville fait face pour atteindre ses objectifs climatiques ambitieux et réduire son empreinte carbone. L’importance de cette question réside dans son impact sur l’environnement, la consommation énergétique et l’atteinte des objectifs climatiques.

Une majorité des bâtiments chauffés par des énergies fossiles

Les chiffres publiés ce lundi par l’Office cantonal de la statistique (Ocstat) montrent que, fin 2024, 69% des bâtiments résidentiels genevois utilisent encore des énergies fossiles pour leur chauffage. Le gaz représente 41% de la consommation énergétique, tandis que le mazout est utilisé dans 28% des habitations. Ces deux sources d’énergie fossile dominent largement, avec un total de plus des deux tiers des foyers genevois dépendant de ces énergies. Cette situation démontre la lente transition énergétique dans le domaine du chauffage à Genève, un secteur où les énergies fossiles continuent de jouer un rôle central malgré les préoccupations croissantes liées à la durabilité et aux émissions de CO2.

En revanche, l’usage des pompes à chaleur, une technologie qui utilise la chaleur de l’environnement (air ou géothermie), connaît une progression notable. En 2024, 16% des bâtiments sont chauffés par ce moyen. Bien que ces chiffres restent faibles comparés aux énergies fossiles, l’augmentation de leur adoption est significative, notamment pour les constructions plus récentes. Ce mode de chauffage écologique représente 43% des installations dans les bâtiments construits après 2000, un chiffre qui met en lumière une tendance vers la durabilité, bien que la technologie reste encore marginale pour les logements plus anciens.

Outre les pompes à chaleur, les réseaux thermiques (5%), l’utilisation du bois (5%) et l’électricité (5%) complètent le paysage énergétique genevois. Toutefois, ces alternatives restent largement minoritaires par rapport aux solutions basées sur les énergies fossiles. Le recours à ces énergies plus écologiques est en constante augmentation, mais leur développement reste freiné par des facteurs structurels et des coûts d’investissement élevés, en particulier pour les bâtiments anciens.

Des disparités selon l’âge des bâtiments et le type d’habitation

Une autre dimension importante de cette question concerne les différences d’adoption des technologies de chauffage en fonction de l’âge des bâtiments et du type d’habitation. Les bâtiments construits avant 1980 dépendent principalement du mazout pour leur chauffage. Cette technologie, qui était prédominante à l’époque, reste encore la principale source de chaleur dans de nombreux foyers, même si des efforts sont faits pour moderniser les installations. En revanche, à partir des années 1980, et particulièrement après 2000, l’utilisation du gaz devient majoritaire, avec 49% des bâtiments construits entre 1981 et 2000 et 43% après 2000 chauffés au gaz.

Les maisons individuelles, comparées aux autres types de logements, utilisent moins d’énergies fossiles. Seuls 64% des foyers individuels utilisent du gaz ou du mazout pour leur chauffage, contre 74% dans les autres types de bâtiments. Les maisons individuelles, souvent mieux isolées et plus récentes, sont plus susceptibles de recourir à des solutions alternatives comme les pompes à chaleur, qui représentent 22% de leur système de chauffage. Ce chiffre est nettement plus élevé que celui des autres types de bâtiments, où l’adoption des pompes à chaleur ne représente que 9% des installations. Ces maisons sont également moins connectées aux réseaux thermiques, avec seulement 2% des maisons individuelles raccordées, contre 10% dans les autres habitations.

Ces différences peuvent s’expliquer par plusieurs facteurs, notamment la flexibilité offerte par les maisons individuelles pour l’installation de nouvelles technologies, ainsi que des critères de rentabilité et d’accessibilité. En revanche, les bâtiments collectifs et anciens, qui sont souvent raccordés aux systèmes de chauffage centralisés, rencontrent plus de difficultés à moderniser leurs installations et à passer à des sources d’énergie plus durables.

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