Les réformes prévues pour 2025 touchent plusieurs domaines clés des assurances sociales en Suisse. Parmi les évolutions notables, les rentes AVS bénéficieront d’une revalorisation, tandis que l’âge de la retraite pour les femmes commencera à augmenter progressivement. Ces ajustements, adoptés pour répondre aux enjeux démographiques et économiques, reflètent la volonté d’assurer la pérennité du système tout en soutenant les groupes vulnérables.
Dans le même temps, les familles verront leurs allocations augmentées pour la première fois depuis plus d’une décennie, un soutien bienvenu face à l’évolution du coût de la vie. Pourtant, cette dynamique positive est tempérée par une hausse importante des primes d’assurance maladie, un sujet qui continue de peser sur les finances des ménages suisses.
Une revalorisation des rentes et des allocations familiales
Les rentes AVS augmenteront de 2,9 % en 2025, une adaptation réalisée selon l’indice mixte, basé sur l’évolution des salaires et des prix. Cette mesure portera la rente minimale pour une personne seule de 1225 à 1260 francs par mois et la rente maximale de 2450 à 2520 francs. Les couples mariés bénéficieront également d’une hausse de leur rente conjointe, qui passera de 3675 à 3780 francs, soit une augmentation de 105 francs.
En parallèle, l’âge de la retraite pour les femmes commencera à être relevé pour atteindre 65 ans d’ici 2028. Les femmes nées en 1961 devront travailler jusqu’à 64 ans et 3 mois en 2025, mais pourront bénéficier d’un supplément de rente échelonné et à vie de 40 francs maximum. Les départs anticipés, en revanche, entraîneront des réductions de rente.
Du côté des familles, une première revalorisation des allocations familiales depuis 2009 sera mise en œuvre. L’allocation pour enfant passera de 200 à 215 francs par mois, tandis que l’allocation de formation augmentera de 250 à 268 francs. Ces hausses de 7,1 % visent à alléger la charge financière des ménages face à l’augmentation des coûts de l’éducation et de l’entretien des enfants.
Une hausse des primes d’assurance maladie
Les ménages suisses devront faire face à une augmentation moyenne de 6 % des primes d’assurance maladie en 2025, portant la prime moyenne pour l’assurance de base obligatoire à 378,70 francs par mois. Bien que cette hausse soit légèrement moins importante pour les jeunes adultes (5,4 %) et les enfants (5,8 %), elle risque de peser lourdement sur les finances familiales, en particulier dans les cantons les plus touchés.
Pour atténuer cet impact, des changements dans la flexibilité des contrats seront introduits. Les assurés ayant une franchise élevée ou un modèle de libre choix du médecin pourront désormais passer à des modèles alternatifs, tels que la télémédecine ou les réseaux HMO, en cours d’année. Toutefois, ce changement devra être effectué auprès du même assureur et dans le respect de délais spécifiques. De nouvelles prestations seront également intégrées à l’assurance de base, notamment la thérapie par orthèse de tête pour les nourrissons souffrant de déformations crâniennes. Par ailleurs, le dépistage du cancer de l’intestin deviendra exempté de franchise dans le canton de Soleure, rejoignant quatorze autres cantons, dont Vaud, Genève et Berne.
Des ajustements dans les systèmes de prévoyance professionnelle et privée
Des modifications sont prévues dans les deuxième et troisième piliers. Concernant le deuxième pilier (LPP), le seuil d’entrée dans la prévoyance professionnelle obligatoire sera fixé à 22’680 francs de salaire annuel, tandis que le salaire coordonné maximal augmentera à 64’260 francs suite à la suppression de la déduction de coordination de 26’460 francs.
Dans le troisième pilier (3a), la déduction fiscale maximale autorisée passera de 7056 à 7258 francs pour les personnes disposant d’un deuxième pilier. Les personnes sans caisse de pension pourront, quant à elles, verser jusqu’à 36’288 francs par an. Une nouvelle mesure permettra également un rachat rétroactif des lacunes de cotisation sur dix ans, mais uniquement pour les années à partir de 2025.
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